LE NOMBRE de cas de tuberculose est en baisse, avec 5 276 cas déclarés en 2009 contre 5 758 en 2008. Comme les années précédentes, l’Île-de-France et la Guyane sont les régions les plus touchées, avec respectivement 15,8 et 23,9 cas pour 100 000 habitants. En Île-de-France, la Seine-Saint-Denis reste le département qui enregistre le taux de déclaration le plus élevé en 2009 : 30,3 pour 100 000, devant Paris, avec 23,4. Ces taux « restent cependant les plus bas jamais observés dans ces départements », note l’InVS.
Certaines populations sont particulièrement vulnérables. Les personnes sans domicile fixe, les personnes nées dans des pays à forte incidence de tuberculose, l’Afrique subsaharienne notamment, les détenus et les personnes âgées de plus de 75 ans présentent les taux les plus élevés. « C’est un enjeu sanitaire mais aussi un enjeu de démocratie sanitaire », souligne la secrétaire d’État à la santé.
Rester prudent.
Reste que la baisse observée entre 2008 et 2009 concerne toutes les catégories de la population. « Elle pourrait être liée au renforcement des mesures de contrôle de la tuberculose, notamment la recentralisation des activités de lutte antituberculeuse en 2006 et la mise en place du programme national de lutte contre la tuberculose en 2007 », souligne l’InVS.
La mise en œuvre de ces mesures pourrait expliquer l’augmentation du nombre de cas observée entre 2006 et 2008. Dans un premier temps, elles ont en effet permis d’identifier un nombre plus important de cas, puis, dans un second temps, les cas pris en charge ne participant plus à la transmission du bacille tuberculeux, elles ont pu contribuer à la baisse observée en 2009.
« Compte tenu de la période d’incubation de la maladie (moins de 2 ans pour la majorité des malades mais pouvant aller jusqu’à plus de 30 ans), il convient de rester prudent sur les interprétations de données à court terme », indique toutefois l’InVS.
Ce d’autant plus que la couverture vaccinale reste insuffisante chez les enfants, pour lesquels la vaccination BCG est fortement recommandée. Mais, souligne l’InVS, la suspension de l’obligation vaccinale par le BCG, intervenue en 2007, ne semble avoir eu aucun impact significatif sur l’épidémiologie de la tuberculose de l’enfant n’avait été observé.
Profitant de la journée mondiale de la tuberculose célébrée le 24 mars, la secrétaire d’État a annoncé quelques mesures pour soutenir et améliorer la lutte contre la maladie en France : actualisation des recommandations de prise en charge et de dépistage en fonction des connaissances actuelles, diffusion pour une homogénéité des pratiques, valorisation des centres de lutte contre la tuberculose (CLAT) en lien avec les agences régionales de santé (ARS), meilleure connaissance par les professionnels de santé du rôle de conseil du Centre national de référence (CNR) des mycobactéries, optimisation de la vaccination des enfants, soutien aux actions visant les personnes à risque (déploiement d’équipes mobiles, actions dans les établissements pénitentiaires) ou la réduction des inégalités, géographiques et populationnelles.
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