C'est la première du genre. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) lance à partir de ce lundi une campagne de mesure des résidus de pesticides dans l’air.
Ce premier état des lieux permettra d'évaluer l'exposition chronique de la population mais aussi d'identifier d'éventuels lieux de surexposition pour mieux « définir les modalités d’une stratégie pérenne nationale de surveillance des résidus de pesticides dans l'air ambiant ».
« Notre volonté avec cette campagne est de s'appuyer sur les données collectées pour améliorer la surveillance des résidus de pesticides présents dans l'air et réduire l'exposition à ces substances des populations agricoles, des riverains de zones agricoles et de toute la population », a expliqué le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot qui s'est réjoui de ce premier lancement.
80 substances dont le glyphosate et le chlordécone
La campagne prévue pour un an comprendra l’analyse d’environ 80 substances, sur 50 sites en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer. Quelque 1 500 échantillons vont être prélevés sur la durée de l'opération. Parmi les substances mesurées figurent le glyphosate, le fipronil, le lindane ou encore le chlordécone.
La répartition des sites de prélèvements a été choisie afin de prendre en compte les différents types de zones d’habitation (52 % de sites urbains/péri-urbains et 48 % de sites ruraux) et de productions agricoles (40 % de sites en grandes cultures, 22 % de sites viticoles, 22 % de sites arboricoles, 14 % de sites en maraichage et 6 % de sites d’élevage). Ainsi 1 à 6 sites par région ont été retenus afin de couvrir les différentes situations d’exposition aux pesticides dans l’air.
Un protocole harmonisé
Les substances ciblées entrent dans la composition des produits phytopharmaceutiques ainsi que de certains biocides, médicaments vétérinaires et antiparasitaires à usage humain. L'ANSES les a classés par ordre de priorité en fonction de leurs caractéristiques de danger et de critères d’utilisation, d’émission et de persistance dans l’air.
Le laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA), coordonnateur de la campagne a établi un protocole de mesures harmonisé. Sur le terrain, les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), fédérées par Atmo France, vont effectuer les prélèvements et apporter leur expertise localement.
Les travaux s’inscrivent et sont financés dans le cadre du dispositif de phytopharmacovigilance mis en place par l’ANSES depuis 2015 et dont l’objectif est de surveiller les effets indésirables des produits phytopharmaceutiques. Ils bénéficient également de co-financements du plan écophyto et du ministère de la Transition écologique et solidaire.
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