L’HYPERTENSION artérielle résistante, définie comme une HTA persistante malgré un traitement associant 3 antihypertenseurs de différentes classes, serait une menace sérieuse pour la santé de 100 millions de personnes dans le monde (1,2 milliard est concerné par une HTA). L’enquête, conduite par Harris Interactive, a été réalisée, avec le soutien des sociétés européenne et américaine d’hypertension artérielle, auprès de 4 500 patients adultes âgés de plus de 18 ans en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, au Brésil, au Japon et aux États-Unis. Les patients, interrogés sur Internet, ont été inclus lorsqu’ils déclaraient être suivis pour une HTA non contrôlée malgré les règles hygiénodiététiques et/ou un traitement associant 1 ou 2 antihypertenseurs (2 649 patients) ou pour une HTA résistant à un traitement associant au moins 3 antihypertenseurs (1 925 patients).
Une hausse de 62 % en vingt ans.
Parmi les patients souffrant d’une HTA résistante (un tiers du total), 65 % ont révélé que leur hypertension, diagnostiquée en moyenne depuis neuf ans, restait leur principal problème de santé malgré un traitement continu (en moyenne 4 antihypertenseurs). L’HTA avait un impact négatif sur leur tranquillité d’esprit (80 %) et sur leur santé en général (87 %). Plus de deux-tiers de ces patients (69 %), suivis par un généraliste (91 %) ou/et un cardiologue (63 %), estiment que leur état de santé général est « passable à mauvais ».
« Le nombre de personnes qui sont résistantes aux traitements s’est accru de 62 % au cours des vingt dernières années », souligne le Pr Roland Schmieder (Allemagne). Les résultats de l’étude soulignent, selon lui, « l’impact de l’hypertension artérielle résistante aux traitements sur les patients et le besoin pressant d’une alliance thérapeutique plus étroite entre les malades et leurs médecins » mais aussi la nécessité de « référer les patients de manière appropriée vers des spécialistes qui peuvent aider à la prise en charge de cette pathologie ». Le spécialiste allemand affirme « qu’une nouvelle approche pour améliorer le contrôle de cette forme la plus difficile de l’hypertension artérielle est nécessaire ».
L’étude révèle que, dans ce groupe de patients, l’HTA est plus souvent associée à une autre pathologie que dans le groupe des patients ayant une HTA incontrôlée : maladie cardiaque (26 contre 12 %), diabète de type 2 (21 contre 14 %) et obésité (37 contre 26 %). De plus, les patients avouent leur crainte d’une complication de leur HTA (60 %), de la survenue d’un AVC) ou de la mort prématurée (50 %). La majorité d’entre eux déclarent que l’HTA a un impact négatif sur leur moral (75 %), les relations avec leur conjoint et leurs proches (57 %), et sur leur travail (64 %).
Des patients français.
Le volet français de l’étude (424 patients) confirme les tendances avec des patients ayant plus fréquemment une pathologie associée et qui prennent en moyenne 4 antihypertenseurs et luttent pour atteindre leur objectif tensionnel depuis plus de 10 ans. Tout comme les autres, ils sont préoccupés par le nombre de médicaments qu’ils doivent prendre (60 %) et souhaiteraient que ce soit plus facile pour eux d’atteindre leur objectif tensionnel (94 %) notamment en prenant moins de médicaments ce qui améliorerait leur qualité de vie (76 %).
Selon le Pr Xavier Girerd, président de la Société Française d’hypertension artérielle (SFHTA), l’HTA concerne 12 millions de personnes en France et représente la première cause de maladie chronique. « Bien que nous ayons en France un pourcentage de patients traités et contrôlés à 50,9 %, ce qui est un des meilleurs résultats parmi les pays d’Europe, il y a encore du chemin à faire avant d’atteindre le taux de 70 % qui est celui obtenu aux États-Unis », indique-t-il. Un des objectifs de la campagne « La tension sous pression » est d’amener plus de patients à l’objectif thérapeutique.
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