Ce week-end, l'élévation de la seine devrait atteindre son niveau maximum à Paris : 6,20 m. La capitale fera alors face à une double crue : celle de la Marne et celle de la Seine. L'épisode sera donc plus long que celui de 2016, mais pas plus intense. « On est sur un scénario qui correspond au niveau d'eau que nous avions au début de la crue de 1910 », explique au « Quotidien » le Dr Michel Gentile, conseiller sanitaire de zone à l'ARS Île-de-France où il coordonne la cellule de crise. Pour autant, « on ne s'attend à aucun impact dans les établissements les plus directement menacés », rassure-t-il. Seule crainte possible : le service des carrières a prévenu l'ARS de possibles remontées de nappe phréatiques plus fortes qu'en 2016.
À Paris et dans sa proche banlieue, les 3 établissements les plus à risque de submersion sont l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), la Pitié-Salpêtrière et la pharmacie centrale de l'AP-HP. Aucune évacuation n'est pourtant à ce jour prévue dans ces 3 établissements. Selon le Dr Gentile, un risque de submersion de l'HEGP n'est envisageable qu'à partir d'une élévation 7,80 m. « Mais avant cela il pourrait y avoir des impacts sur le fonctionnement de l'établissement, via la mise hors service des armoires électriques », précise-t-il.
Des pré alertes mais pas encore de plan blanc
Dans l'ensemble de l'Île-de-France, les établissements les plus menacés ont procédé à une baisse de l'activité hospitalière programmée afin de limiter le nombre de patients présents. Des transferts entre hôpitaux d'un même GHT sont également envisagés, en cas de brusque dégradation de la situation. Ainsi, le centre hospitalier de Montereau est en pré-alerte, prêt à activer son plan blanc avec un programme d'évacuation vers les hôpitaux de Nemours et de Fontainebleau. Les mêmes dispositions ont été prises à la polyclinique de Villeneuve Saint Georges, dans le Val-de-Marne, ou des moyens militaires ont été projetés par la préfecture.
Comme en 2016, l'ARS exerce une vigilance particulière sur les opérateurs de dialyse qui ne peuvent déprogrammer leur activité. « Depuis le début de la semaine, une cellule spécifique travaille pour identifier les centres qui pourraient avoir besoin de dévier leur activité, et ceux qui, au contraire, pourraient accueillir d'avantage de patients », détaille le Dr Gentile. La situation des EHPAD et des structures d’hébergement pour personnes handicapées fait aussi l'objet du travail d'une cellule dédiée.
Une cartographie de crues revue
Les crues font courir 2 types de risque aux établissements : « Le risque de submersion que nous parvenons bien à modéliser, et le risque de rupture d’un des grands réseaux électriques. Des mesures d’anticipation sont mises en œuvre pour réduire l’activité des établissements », explique le Dr Gentile. Les prévisions de l'ARS se basent sur la nouvelle modélisation des zones inondables, mise au point par la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (DRIEE) : les ZIP ZICH (zones Inondées potentielles zones iso classes hauteurs), croisées avec les retours d'expérience de 2016 et les remontées d'information des personnels hospitaliers.
En province aussi, les intempéries ont causé des dégâts. Selon un point de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté, la maison d'accueil spécialisée (MAS) de Quingey a dû être entièrement évacuée dans la nuit de mardi à mercredi avant d'être réoccupée jeudi. À Millau (Aveyron, Occitanie), le Midi Libre rapporte l'évacuation d'une vingtaine de patients de l'hôpital Saint-Côme, antenne du centre hospitalier de Millau actuellement en travaux après des infiltrations d'eau importantes.
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