Les médecins sont, avec l’administration de la circulation routière, l’une des deux professions les plus corrompues en Estonie, affirme une étude menée dans ce pays par le ministère de la Justice. Selon cette enquête, de la même façon qu’un candidat sur cinq au permis de conduire ou demandeur de carte grise se voit réclamer un pot-de-vin, un patient sur cinq est sollicité par son médecin pour qu’il lui verse une « prime ».
« Sachant que le versement de pots-de-vin est si répandu, les gens se sentent plus en sécurité en offrant eux-mêmes de l’argent aux médecins, dans l'espoir d'un meilleur traitement », témoigne, dans le journal qui a révélé les détails de l’enquête, une retraitée dont le mari vient d'être opéré d'une tumeur. Plusieurs malades du cancer interrrogés par le même journal affirment que les soins qui leur ont été administrés par leur hôpital se sont nettement améliorés après le versement d'un pot-de-vin au médecin.
Pourtant, le ministère estonien des Affaires sociales, à l’origine d’une stratégie anticorruption pour les années 2008-2012, n’enquête actuellement que sur un seul cas de corruption impliquant un médecin, sur plainte d’un patient qui s’est vu refuser une opération à l'oreille après avoir refusé de payer un dessous-de-table. « La corruption parmi les médecins doit être prise très aux sérieux. Il est immoral de réclamer de l’argent ou des cadeaux aux patients qui ont une assurance médicale et dont le traitement est payé par une Caisse de maladie financée par l’État, tout comme les salaires des médecins », commente pour sa part un responsable de l’ordre des médecins estonien.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie