L’ÉTUDE, conduite par le Dr Christopher Murray (université de Washington, Seattle), compare l’évolution, entre 1970 et 2010, des taux de mortalité chez les hommes et les femmes âgés de 15 à 59 ans dans la plupart des pays du monde. Durant cette période, les taux de mortalité ont particulièrement chuté en Australie (pour les deux sexes), en Islande (pour les hommes) et à Chypre (pour les femmes). En revanche, la mortalité est plus élevée à l’heure actuelle qu’elle ne l’était il y a 40 ans dans de nombreux pays d’Afrique – principalement à cause de la propagation du VIH au cours des dernières décennies – et dans certains pays de l’ancien bloc soviétique où les dysfonctionnements sociaux ont été importants après la chute des régimes communistes.
La mortalité chez les adultes, bien qu’elle concentre moins d’attention que la mortalité infantile, n’en est pas moins cruciale pour la santé publique. Pour cette étude, les auteurs, ont créé des modèles pour rendre compte de la probabilité qu’avait une personne de 15 ans de mourir avant d’avoir atteint l’âge de 60 ans (ratio 45q15). En quarante ans, cette probabilité, supérieure chez les hommes dans la presque totalité des 187 pays étudiés, a diminué de 34 % chez les femmes et de 19 % chez les hommes au cours des 40 dernières années.
Chaque région à ses caractéristiques. L’une des plus frappantes est le rapide déclin de la mortalité chez les femmes adultes en Asie du Sud. En 1970, l’Asie du Sud était la région avec le plus haut taux de mortalité, mais celui-ci a diminué de 56 % jusqu’en 2010. Dans un même temps le ratio 45q15 en Afrique subsaharienne atteignait des chiffres records dans les années 1990 (578 pour 1 000 hommes et 446 pour 1 000 femmes) à cause du sida. En Suède, par exemple, des taux aussi élevés n’ont pas été enregistrés depuis 1751.
« Top ten ».
Le classement des 10 pays ayant le plus bas taux de mortalité en 1970 et en 2010 révèle quelques surprises. Ainsi, l’Australie passe de la 46 e à la 6 e place, tandis que le Paraguay, étonnant 5 e en 1970, se retrouve à la 70 e place quarante ans plus tard. D’autres, tels Cuba, 3 e en 1970, et le Costa Rica, 10 e, ont été largement rétrogradés, respectivement à la 36 e et 30 e places de ce classement. Seuls la Suède, les Pays-Bas et la Norvège ont su garder leur place dans l’élite tout au long des quatre décennies, dont les cinq premières places sont aujourd’hui occupées, dans l’ordre, par l’Islande (44 pour 1 000 pour les femmes et 65 pour les hommes), la Suède, Malte, les Pays-Bas et la Suisse.
La France, pour sa part, a vu ses taux de mortalité des 15-59 ans diminuer depuis 1970, passant de 98 à 53 pour 1 000 chez les femmes et de 199 à 116 pour les hommes. Elle reste cependant l’un des pays dans lesquels le risque de mourir à l’âge adulte est l’un des plus élevés d’Europe de l’ouest, avec le Portugal, le Danemark et la Finlande.
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