L'Angleterre est en train de vivre depuis 2014 une augmentation spectaculaire de l'incidence de scarlatine sans raison clairement identifiée, révèle une étude britannique publiée dans « The Lancet Infectious Diseases ».
Le nombre de nouveaux cas a été multiplié par un facteur 7 ces 5 dernières années (2011-2016) dans cette nation britannique. Près de 620 foyers épidémiques, avec plus de 19 000 cas, ont été rapportés en 2016, principalement dans des crèches et des écoles. Les épidémiologistes britanniques montrent qu'après avoir triplé en 1 an entre 2013 et 2014, l'incidence a progressé régulièrement jusqu'à atteindre 33,2 cas pour 100 000 en 2016.
Contre toute attente, absence de nouvelle souche
La raison de cette résurgence reste non identifiée. Les tests moléculaires réalisés par l'équipe coordonnée par le Dr Theresa Lamagni (Londres) n'ont rien donné. Il n'y a pas de nouvelle souche émergente à plus forte contagiosité. Les recherches se poursuivent pour mieux comprendre ce curieux phénomène et mettre en place des mesures préventives.
La scarlatine est due à la bactérie Streptococcus pyogenes ou au Streptococcus du groupe A. Les cas sont perannuels mais plus fréquents au printemps. La contagion se fait par contact étroit avec un individu malade ou par les objets ou surfaces contaminés.
Pour le Dr Theresa Lamagni, qui dirige le programme de surveillance du streptocoque à l'Institut de santé publique d'Angleterre : « Bien que les notifications de cas de 2017 suggèrent pour l'instant une légère diminution, nous continuons de suivre la situation avec attention ». Les recommandations pour la prise en charge des épidémies dans les collectivités d'enfants ont été mises à jour. Des campagnes d'information, insistant sur l'importance du traitement antibiotique, ont été lancées à destinée des professionnels de santé et du grand public.
Vague ressemblance avec l'épidémie de Hong Kong
Parmi les pistes de recherche explorées, à l'inverse de ce qui était attendu, il y a l'observation surprenante d'un éventail génétique varié composé de souches établies (emm), dont emm3 (43 % des isolats), emm12 (15 %), emm1 (11 %) et emm4 (1 %) Alors qu'il y a eu une hausse des cas dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est (Vietnam, Chine, Corée du Sud, Hong Kong). Mais les éléments génétiques détectés à Hong Kong ont été retrouvés dans seulement quelques isolats d'emm12.
Dans un éditorial, le Pr Mark Walker et Stephan Brouwer de l'université du Queensland en Australie évoquent quant à eux la possibilité de modifications de l'immunité dans les populations, de changements environnementaux ou, plus inquiétant, une co-infection encore inconnue favorisant la survenue de la maladie. « Une surveillance mondiale renforcée de la dissémination de la scarlatine est justifiée », concluent-ils.
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