LE FAIT mérite d’être signalé, les associations ont elles-mêmes reconnu l’intérêt de l’initiative française : « Une fois n'est pas coutume, Aides, Avocats pour la Santé dans le monde, Sidaction, Coalition Plus et Solidarité Sida, saluent l'action de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner en faveur de la mise en place d'une taxe sur les transactions d’échange, qui financerait la lutte contre les pandémies meurtrières et la santé au Sud. » Au cours d’une réunion ministérielle du groupe pilote sur les contributions de solidarité en faveur du développement, le ministre des Affaires étrangères et européennes a appelé la communauté internationale à prélever 0,005 % sur chaque transaction de change, afin de lever 40 milliards de dollars par an ( « entre 30 et 60 milliards », selon Alain Joyandet, le secrétaire d’État chargé de la Coopération) de dollars par an. « Tout le monde vous dira "Non ce n’est pas possible, c’est compliqué", a confié le chef de la diplomatie française. Mais je pense que c’est possible et que cela se fera. »
Sortir de la crise.
La conférence, qui s’est tenue pendant deux jours à Paris, a réuni une trentaine de ministres, des diplomates et des représentants d’organisations internationales et d’ONG (Organisation non gouvernementales). Créé en 2006, à la suite d’une initiative de la France, du Brésil, de l’Espagne et de la Norvège, le groupe pilote, qui réunit désormais une soixantaine de pays de tous les continents, est à l’origine de huit types de financements innovants, dont la taxe sur les billets d’avion pour les programmes d’UNITAID ou la Facilité internationale de financement de la vaccination (IFFIm). « La France pionnière dans la création de nombreux instruments innovants, veut aujourd’hui continuer à proposer à ses partenaires de nouvelles ambitions au service des plus pauvres », a indiqué par ailleurs Bernard Kouchner, en soulignant que l’aide publique au développement (119 milliards mobilisés en 2008) ne pouvait pas tout. En point de mire de la réunion, les engagements de Doha et les Objectifs du millénaire fixés en 2002, qui restent une priorité d’ici à 2015. « Premières victimes de la crise, les pays en développement sont aussi une partie de la solution. Les moteurs de la croissance sont au Sud et on ne sait pas assez qu’aider le Sud à se développer, c’est nous aider nous-mêmes à sortir de la crise », a aussi déclaré le ministre.
« C'est un immense espoir qui s'ouvre pour les dizaines de millions de malades, dont la survie dépend de la tenue de ces engagements », se sont réjouies les associations qui l’avaient appelé à « faire preuve d’audace ». Reste, selon elles, à transformer l’essai : convaincre les partenaires de l’Union européenne et du G8 à mettre réellement en place cette taxe. Le ministre a promis une proposition concrète dans les prochains mois.
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