Les anciens fumeurs qui ont vapoté sont 1,70 fois plus à risque de rechute que ceux qui n'ont pas touché à la cigarette électronique, montre une étude Inserm publiée dans « Jama Internal Medicine » ce 15 juillet. Un argument, selon son auteur principal Ramchandar Gomajee, en faveur d'un suivi médical à long terme des patients qui utilisent la cigarette électronique pour leur sevrage tabagique. Elle représente le premier dispositif d'aide au sevrage en France (27 % des Français qui souhaitent arrêter de fumer l'utilisent), devant les substituts nicotiniques traditionnels (18 %).
Les chercheurs se sont appuyés sur les données de la cohorte CONSTANCES. Ont été inclus en 2015, 5 400 fumeurs et 2 025 anciens fumeurs déclarant avoir arrêté de fumer à partir de 2010, date d'arrivée de la cigarette électronique en France. Les participants ont été suivis environ 2 ans sur la base de questionnaires (23,4 mois pour les fumeurs, 22,1 pour les anciens fumeurs). Le travail d'analyse a, lui, été conduit entre février 2017 et octobre 2018.
La cigarette électronique associée à la réduction, voire à l'arrêt du tabagisme
Le recours à la cigarette électronique se révèle associé à une plus forte réduction du tabagisme. Ainsi, les fumeurs qui vapotent (soit 15 % des fumeurs) ont diminué par 4,4 le nombre de cigarettes fumées par jour, contre seulement 2,7, pour ceux qui n'utilisent pas la cigarette électronique. « Dans les deux cas, les fumeurs diminuent leur consommation de tabac ; mais ceux qui vapotent le font davantage que les autres », commente Ramchandar Gomajee, chercheur à l'Inserm et principal auteur.
Les chercheurs observent en outre que les fumeurs qui vapotent ont 1,67 fois plus de chance d'arrêter de fumer que les autres. Et ceci encore plus lorsqu'ils vapotent depuis plus d'un an (RR de 2,03 vs 1,33). En revanche, on ne sait rien des doses de nicotine vapotées ni des motivations des fumeurs.
70 % de rechutes en plus, chez les anciens fumeurs vapoteurs
L'efficacité sur le long terme de la cigarette électronique dans le sevrage est questionnée par le troisième résultat de cette étude, qui porte sur le groupe des 2 025 anciens fumeurs (8,7 % d'entre eux vapotent). Les personnes ayant eu recours à la cigarette électronique ont 1,70 fois plus de risque de rechuter que ceux qui s'en sont passés.
« Quand la cigarette électronique contient de la nicotine (ce qui était le plus souvent rapporté par les participants de l'étude), en cas d'incident ou de défaillance du dispositif, les anciens fumeurs sont plus à risque de rebasculer dans le tabagisme, explique au « Quotidien » Ramchandar Gomajee. Il ne s'agit pas de décourager le recours à la cigarette électronique, puisque notre étude confirme qu'elle permet de diminuer, voire d'arrêter le tabagisme. Mais les anciens fumeurs doivent être suivis par des professionnels de santé sur le long terme, car l'addiction à la nicotine persiste », conclut-il.
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