Si la quatrième dose n'est pas recommandée en population générale, toute autre est la situation des personnes sévèrement immunodéprimées* ; la Direction générale de la santé précise dans un DGS-Urgent la procédure à suivre pour leur administrer un deuxième rappel, trois mois après le premier.
La primo-vaccination de ces patients implique un dosage des anticorps anti-Spike (ou anti-S) par sérologie 15 jours après l'administration de la deuxième dose, explique la DGS. Si la protection fonctionne (lorsque le taux d’anticorps est supérieur à 264 BAU/ml), les patients peuvent recevoir une troisième dose, voire une quatrième dose, avec un suivi sérologique tous les trois mois, pour s'assurer que la protection fonctionne.
Si la vaccination s'avère inefficace (quand le taux est inférieur au seuil des 264 BAU/ml), ces patients sont éligibles à la prescription d'anticorps monoclonaux en prophylaxie (Evusheld).
Dans tous les cas, la vaccination doit être faite, de préférence, dans les structures où ces patients sont suivis, et avec un vaccin à ARN messager.
Un deuxième rappel trois mois après le premier
Les personnes immunodéprimées qui répondent à la vaccination (toujours lorsque le taux d’anticorps est supérieur à 264 BAU/ml) sont éligibles à une dose de rappel trois mois après leur dernière injection (qu'elles aient eu 3 ou 4 doses en primo-vaccination). Une surveillance sérologique (remboursée à 100 %) doit être faite 15 jours après le rappel (le recours aux anticorps s'impose en cas d'échec de la vaccination).
Puis, comme le recommande le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) dans son avis du 6 janvier, les personnes immunodéprimées doivent recevoir systématiquement un deuxième rappel trois mois après le premier rappel. Un dosage préalable des anticorps n'est pas nécessaire avant ce rappel ; il l'est en revanche dans le cadre du suivi, 15 jours après, pour permettre aux personnes qui ne répondent pas à la vaccination d’avoir accès aux anticorps monoclonaux. Le COSV préconise pour ces rappels le recours au Pfizer ou à une dose entière de 100 μg pour le Moderna.
Valable pour les adolescents immunodéprimés
Les injections supplémentaires réalisées dans le cadre du schéma de primo-vaccination doivent être enregistrées dans le téléservice Vaccin Covid sous « motif médical », et les rappels, sous « rappel seul ou rappel concomitant à la vaccination grippe ». Ce téléservice a été mis à jour pour pouvoir enregistrer jusqu’à 6 injections.
À noter, cette procédure s'applique aussi aux adolescents de 12 à 17 ans immunodéprimés, porteurs de comorbidités, ou considérés comme vulnérables et à risque de forme grave par le médecin. Elle ne concerne pas, en revanche, les immunodéprimés sous traitement par anticorps monoclonaux, faute d'avoir répondu à la vaccination.
Enfin, la DGS rappelle l'importance de la stratégie de cocooning et recommande la primo-vaccination des personnes vivant dans l'entourage d'un immunodéprimé, dès l'âge de 5 ans, et un rappel dès l'âge de 12 ans.
* On entend par « personnes sévèrement immunodéprimées » : patients transplantés d’organes solides, transplantés récents de moelle osseuse, patients dialysés, patients atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur agressif de type anti-CD20 ou anti-métabolites, patients atteints de certains types de lymphomes traités par anti-CD20 ou inhibiteurs de BTK, patients atteints de leucémie lymphoïde chronique, patients atteints de formes rares de déficits immunitaires primitifs et myélomes sous traitement.
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise
Le Parlement adopte une loi sur le repérage des troubles du neurodéveloppement
Chirurgie : les protocoles de lutte contre l’antibiorésistance restent mal appliqués, regrette l’Académie