La BPCO n’est pas seulement une pathologie respiratoire, mais une maladie systémique à point de départ bronchique. Certaines atteintes extrarespiratoires partagent avec la BPCO les mêmes facteurs de risque comme le tabagisme, l’âge ou la sédentarité. Cependant, ces atteintes ne suffisent pas à expliquer le développement de toutes ces comorbidités et relèvent d’un mécanisme physiopathologique commun, l’inflammation systémique, présente chez 30 à 40 % des sujets atteints de BPCO. Ces comorbidités impactent le pronostic fonctionnel et la qualité de vie, majorent le risque d’hospitalisation et de décès. Deux tiers des patients atteints de BPCO décèdent de causes extra-pulmonaires, dont 27 % de maladies cardiovasculaires et 21 % de cancers.
Évaluer le système cardiovasculaire
Les comorbidités sont dominées par les pathologies cardiovasculaires, athérosclérose coronarienne, artériopathie des membres inférieurs, atteinte cérébro-vasculaire, HTA, insuffisance cardiaque, troubles du rythme, hypertension artérielle pulmonaire. Chez la personne atteinte de BPCO, le risque de cardiopathie ischémique est multiplié par 5, celui d’AVC par 3 ; et le risque d’infarctus est multiplié par 2,25 dans les 5 jours suivants une exacerbation de la BPCO.
Les atteintes cardiaque et pulmonaire sont liées par l’inflammation, mais aussi par le tabagisme, la sédentarité, et potentiellement aggravées par les anomalies métaboliques fréquentes dans la BPCO comme le diabète de type II ou le syndrome métabolique.
Tout patient fumeur atteint d’une coronaropathie et/ou d’une insuffisance cardiaque doit avoir une exploration fonctionnelle respiratoire ; de la même manière, toute personne atteinte de BPCO devrait bénéficier d’un bilan cardiologique
Près d’un patient sur deux atteint d’ostéoporose
L'ostéoporose fait partie de ces comorbidités sous-diagnostiquées. Sa prévalence est importante, 30 % chez les femmes et 18 % chez les hommes ; quant à l’ostéopénie, elle concerne environ 40 % des patients des deux sexes. La BPCO constitue un facteur de risque d’ostéoporose indépendant, qui potentialise les conséquences du tabagisme et de la sédentarité. L’ostéoporose n’est pas liée au traitement, puisqu'elle est similaire que les patients reçoivent ou non une corticothérapie inhalée. Il existe fréquemment une carence en vitamine D qui a un effet non seulement sur la minéralisation osseuse mais aussi sur la réponse immunitaire. La prise en charge est la même qu’en l’absence de BPCO, le risque d’ostéoporose représentant un argument de plus pour limiter le recours aux corticostéroïdes oraux.
Vigilance vis-à-vis de la dénutrition
On décrivait classiquement deux profils de BPCO, le « pink puffer » et le « blue boater » (« l’essoufflé rose » et le « bouffi bleu »). En effet si un certain nombre de patients sont atteints d’obésité ou de syndrome métabolique, le risque de dénutrition doit faire l’objet de toutes les attentions avant le stade de sarcopénie ou de cachexie. La BPCO s’associe très souvent à un amaigrissement portant à la fois sur la masse grasse et maigre, entraînant une diminution de la masse et de la force musculaires, phénomène auto-entretenu par la réduction des activités physiques. L’anémie est elle aussi souvent présente dans la BPCO.
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