Comment les violences sexuelles affectent la santé cardiovasculaire des victimes ? Une première réponse est apportée par une vaste étude longitudinale menée aux États-Unis auprès de plus de 30 000 femmes. Financé par les National Institutes of Health (NIH) et publié dans « Journal of the American Heart Association », ce travail s’est attaché à analyser les associations entre l'exposition à la violence sexuelle et la pression artérielle.
Les chercheurs se sont appuyés sur les données de la cohorte « Nurses' Health Study II » (NHS II), qui suit 115 000 infirmières depuis 1989. Dans une sous-étude de 2008, un sous-groupe de participantes a documenté son exposition au harcèlement sexuel au travail (physique ou verbal) et à des contacts sexuels non désirés, mais aussi à d’autres traumatismes (accident, catastrophe ou décès inattendu d'un proche).
De potentiels effets cumulatifs liés aux expositions multiples
Après exclusion des participantes avec un diagnostic d'hypertension artérielle (HTA) ou des antécédents de maladie cardiovasculaire ou encore traitées pour de l'HTA, l’échantillon final était composé de 33 127 femmes âgées de 43 à 64 ans en 2008. Parmi elles, environ 23 % avaient subi une agression sexuelle à un moment donné de leur vie, 12 % avaient été victimes de harcèlement sexuel au travail et environ 6 % des femmes avaient vécu les deux. Par ailleurs, environ 21 % ont déclaré une HTA au cours de la période de suivi, de 2008 à 2015.
« Par rapport aux femmes non exposées, les femmes qui ont subi à la fois une agression sexuelle et du harcèlement sexuel au travail avaient le risque le plus élevé de développer une hypertension (HR 1,21), suivies des femmes qui ont subi du harcèlement sexuel au travail (HR 1,15) puis par les femmes ayant subi une agression sexuelle (HR 1,11) », relèvent les auteurs, soulignant que ces associations se sont maintenues après la prise en compte de différents comportements et conditions de santé (tabagisme et obésité notamment).
Le risque plus élevé observé chez les femmes ayant subi à la fois des agressions sexuelles et du harcèlement sexuel au travail « suggère des effets cumulatifs potentiels d'expositions multiples à la violence sexuelle sur la santé cardiovasculaire des femmes », analyse dans un communiqué la Dr Rebecca Lawn, de la Harvard Chan School of Public Health, autrice principale de l'étude, relevant que les liens entre les expériences traumatisantes non sexuelles et l'HTA apparaissaient incohérents.
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