Les paiements par carte se multiplient y compris pour de petites sommes. En 2012, il y a eu près de 8 milliards de paiements effectués par les 60,6 millions de cartes bancaires délivrées en France… Dans les cabinets médicaux, le nombre de transactions a atteint 55, 9 millions, en augmentation de 1,84 % par rapport à 2012. Le mouvement semble inexorable. Même si les médecins restent minoritairement équipés : ils étaient 27 % en 2012 contre 26 % en 2011 (chiffres du groupement Cartes bancaires), loin derrière les dentistes (58 %).
Pourtant, comme le dit le Dr Michel Arnould, généraliste, lors d’une discussion à ce sujet sur le forum Fulmedico, « Proposer aux patients de payer en carte bancaire est un vrai service ajouté, en tout cas pour le médecin rural que je suis. Dans mon village, il n’y a pas de distributeur permettant de retirer des espèces : les patients apprécient de régler les honoraires en carte bancaire, car ils "économisent" leurs espèces. Ceux qui ont des cartes à débit différé, sont souvent remboursés avant d’avoir été débités, ce qui facilite l’accès aux soins des plus démunis, en sus du tiers payant que je propose très volontiers ! C’est le mode de paiement le plus utilisé, ce qui réduit le nombre des visites à la banque (24 km AR) pour déposer chèques et espèces. »
C’est aussi une sécurité de paiement (le paiement est sécurisé à hauteur de 130 euros). Les urgentistes libéraux l’ont bien compris. Ils sont presque tous équipés. Les avantages ne manquent pas. Certes, il faut s’équiper et payer les frais bancaires (déductibles). Mais l’investissement se révèle rapidement rentable en gain de temps et diminution des impayés.
Des terminaux à partir de 12 euros/mois
Pour s’équiper lorsqu’il dispose déjà d’un lecteur fixe pour la carte Vitale, le médecin peut :
- soit ajouter un terminal bancaire qu’il va acheter ou le plus souvent louer via son banquier (à partir de 12 euros/mois TTC avec engagement de 12 à 48 mois selon les banques et les services de maintenance inclus),
- soit le remplacer par un multicartes fixe qui assure les deux transactions FSE et Carte Vitale (à partir de 19 euros/mois),
- soit le remplacer par un terminal multifonctions mobile (compter 30 euros/mois pour un EFT 930 ou bientôt un IWL 250, 35-38 euros/mois pour un modèle GPRS utilisable en visite). Les médecins disposant déjà des services d’Intellio, d’In’DI ou d’Ingenius pour la télétransmission peuvent ajouter le service bancaire moyennant le téléchargement d’un logiciel. Ainsi, 28 % des clients Intellio acceptent la carte bancaire (Sephira est d’ailleurs partenaire de plusieurs banques).
Dans tous les cas, il est conseillé d’avoir un service après-vente comprenant un échange standard sous 48 heures, qui est systématiquement proposé.
Reste le choix du mode de transmission soit par le réseau téléphonique (mode RTC avec cout pour les communications lors de l’interrogation de la banque) soit en mode IP en passant par la Box Internet (zéro coût de communication mais un supplément d’environ 10 euros sur la location).
Des frais bancaires au forfait
Ces fameux frais bancaires supplémentaires, associés dans l’esprit du médecin à ceux versés par les commerçants, ont bien souvent constitué l’obstacle majeur au développement du paiement par carte dans les cabinets médicaux. Les médecins se voyaient proposer 1 % de prélèvement et devaient négocier pour obtenir moins… Cet obstacle s’est sérieusement réduit. D’une part, ces frais eux-mêmes ont baissé depuis le 1er octobre 2011. La CIP qui rémunère l’établissement bancaire a ainsi diminué du tiers (passant de 0,47 à 0,28 %) en application d’une décision de l’autorité de la concurrence.
D’autre part, plusieurs banques proposent aujourd’hui des forfaits monétiques mensuels aux professionnels de santé. À BNP-Paribas, c’est 5 euros pour les généralistes et 10 euros pour les spécialistes ou c’est compris parfois dans les contrats Esprit libre Pro santé (par exemple 34 euros par mois comprenant la gestion du compte et les paiements bancaires). Offre TéPéo pour la location des terminaux.
Les caisses régionales du Crédit Agricole, dont la filiale Santeffi gère la location et la maintenance des terminaux, proposent depuis 18 mois un forfait monétique santé d’environ 7 euros/mois pour les médecins généralistes.
À la Société Générale, il existe depuis quelques années un forfait monétique de 15 euros/mois à l’intention des généralistes (jusqu’à 1 000 transactions). Un conseiller fait un diagnostic pour trouver avec le médecin la meilleure formule dans le cadre de l’offre Progécarte et Progécarte santé avec une offre d’essai sur six mois.
Le réseau des caisses d’Épargne, conscient de la variété des besoins, a lancé cette année la plateforme Reposanté, pour ses clients professionnels de santé. Pour les aider à définir leurs besoins (mobilité ou non, bancaire ou non, etc.) et les diriger vers l’offre la plus adaptée avec un devis. Le forfait monétique débute à 15 euros/mois.
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