La Conférence des évêques (CEF) s'inquiète de l'extension de l'assistance médicale à la procréation (AMP) aux femmes célibataires et aux couples lesbiens, dans un texte publié ce 20 septembre, intitulé « La dignité de la procréation ».
L'ensemble des évêques de France, déjà opposé à l'AMP pour les couples hétérosexuels, énumère « cinq obstacles éthiques majeurs » à une telle extension. Elle « écarte dès le principe la référence biologique et sociale à un père ». « La suppression juridique de la généalogie paternelle porterait atteinte au bien de l'enfant qui serait privé de sa référence à une double filiation », estiment les évêques. Cela « encouragerait socialement la diminution, voire l'éviction des responsabilités du père », poursuivent-ils.
S'agissant des femmes seules, la CEF craint une autorisation de l'AMP post mortem, se demandant si c'est « l'intérêt de l'enfant d'être engendré (...) dans un tel contexte de deuil ». La Conférence pointe « un risque de marchandisation » si le don de sperme venait à être rémunéré (ce qui n'est pas prévu).
Les évêques s'inquiètent d'une éventuelle transformation du rôle de la médecine. « Comment établir les priorités de soin et de son financement si le critère n'est plus celui de la pathologie médicale ? »
Enfin, l'épiscopat craint que l'argument de l'égalité ne conduise à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA). Ce qu'a immédiatement réfuté la ministre de la Santé Agnès Buzyn ce 21 septembre, rappelant qu'Emmanuel Macron s'y est toujours opposé. « Ce n'est absolument pas la même problématique, arrêtons de tout mélanger », a-t-elle déclaré, estimant que la GPA relevait de la marchandisation du corps.
La prise de position des évêques intervient alors que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) rendra son avis ce 25 septembre. L'Ordre des médecins, lui, s'est déclaré ni opposé à l'ouverture de l'AMP, ni à celle de l'autoconservation ovocytaire, ni à l'AMP post mortem.
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