Alors que le Vénézuéla est secoué depuis début avril par une vague de manifestations et violences contre le président socialiste Nicolas Maduro ayant déjà fait 38 morts, ce dernier vient de limoger sa ministre de la Santé, Antonieta Caporales.
Cette décision intervient après la divulgation mercredi d'un bulletin épidémiologique du ministère reconnaissant que la mortalité infantile avait augmenté de 30,12% entre 2015 et 2016, ce qui confirme la grave situation sanitaire dans le pays. En 2016, 11.466 décès de bébés de 0 à 1 an ont été enregistrés, selon le ministère de la Santé, qui publie ces chiffres pour la première fois depuis deux ans. En 2015, 8.812 bébés de la même tranche d'âge étaient morts. Parmi les causes de mortalité, les autorités citent la septicémie, la pneumonie, la prématurité et les difficultés respiratoires. Le même rapport indique également une hausse de 65,79% de la mortalité maternelle en 2016, avec 756 décès.
Ce n'est pas tout : les cas de paludisme ont également explosé (+76,4%): 240.613 personnes ont été infectées. Le Venezuela, où cette maladie transmise par les moustiques avait été éradiquée il y a plus d'un demi-siècle, voit désormais 13 de ses 24 Etats touchés par une épidémie de paludisme, selon les associations sanitaires et le gouvernement.
Le nouveau ministre de la santé, Luis López Chejade, nommé jeudi, hérite donc d'une situation catastrophique. Ruiné par la chute des cours de pétrole, le Venezuela souffre d'une grave pénurie d'aliments et de médicaments, ainsi que d'une inflation galopante, attendue à 720% fin 2017 par le FMI... Selon la Fédération médicale vénézuélienne, les hôpitaux fonctionnent avec seulement 3% des médicaments nécessaires.
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