Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné mardi les frappes aériennes qui ont détruit un hôpital de Médecins sans frontières (MSF) dans le nord du Yémen – frappes qu’il impute à la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite pour rétablir l’autorité du président Abd Rabo Mansour Hadi sur l’ensemble du pays.
Un peu plus tôt dans la journée, l’ONG avait signalé la destruction d’un petit hôpital situé dans le district de Haydan, dans la province de Saada, suite à plusieurs raids aériens. Une première frappe a eu lieu lundi soir à 22 h 30, suivie d’autres attaques. « Le personnel de l’hôpital et deux patients ont réussi à fuir après la première frappe, mais un membre du personnel a été légèrement blessé, maintenant que cet hôpital est détruit, au moins 200 000 personnes se retrouvent privées d’accès à des soins médicaux vitaux », précise MSF, qui dénonce « une violation du droit humanitaire international ». Malgré la présence de 20 personnes dans l’établissement au moment de l’attaque, le bombardement n’aurait fait aucune victime, selon MSF. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a pour sa part fait état de plusieurs blessés.
Une enquête minutieuse demandée par Amnesty international
MSF demande des explications sur les circonstances de cette attaque et précise que les coordonnées GPS de l’établissement ont été régulièrement transmises à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et que le toit de l’hôpital était clairement identifié avec un logo MSF.
« Même 12 heures après le raid aérien, j’ai pu voir de la fumée au-dessus de l’hôpital, a indiqué Miriam Czech, coordinatrice de projet MSF à Saada. Les salles d’hospitalisation, de consultations, la maternité, le laboratoire et la salle d’urgence sont détruits. C’était le seul hôpital encore fonctionnel dans toute la région d’Haydan, » a-t-elle ajouté. MSF a affirmé sa volonté de mettre en place un nouvel hôpital dès que possible, de manière à maintenir une offre de soins médicaux pour la population de Haydan.
Amnesty Internationale a, de son côté, demandé une enquête « urgente, indépendante et minutieuse » sur ces raids, faisant état de « six frappes aériennes consécutives » sur l’hôpital.
Il y a une vingtaine de jours, un autre établissement géré par MSF, situé à Kunduz, en Afghanistan, avait également été bombardé, cette fois-ci par l’armée américaine. L’ONG avait alors demandé la constitution d’une commission d’enquête sur les circonstances de l’attaque.
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