Un mois après le bombardement de l’hôpital de Médecins sans frontières (MSF) à Kunduz, au nord de l’Afghanistan, des membres du personnel de l’association ont manifesté, mardi, à Genève. Tout en rendant hommage à leurs collègues tués dans le bombardement américain, les 250 participants ont défilé contre le bombardement des hôpitaux, scandant des messages en ce sens.
Pour la présidente de MSF, Joanne Liu, une explication détaillée de cette attaque qui a fait 30 morts est la seule façon d’arrêter des tragédies similaires. « Pour nous, il est important de maintenir l’attention à ce sujet sinon cela va devenir ce qu’on appelle une cause oubliée, c’est-à-dire que cibler les civils sera un non-événement », a-t-elle ajouté. Il ne s’agit pas, à ses yeux, « d’être contre tel ou tel État, mais de garantir un espace médical humanitaire dans le chaos des guerres ».
Si Barack Obama a reconnu, publiquement, que cette frappe était une erreur, Joanne Liu pointe toutefois le peu de soutien reçu dans sa demande d’enquête indépendante et l’absence d’information quant aux trois enquêtes (américaine, afghane et de l’Otan) en cours.
Le Comité international de la Croix-Rouge, par la voix de son directeur général Yves Daccord, et le président de Médecins du Monde, Nago Humbert, ont également rappelé l’obligation de respecter les installations médicales dans les pays en conflit. De la Syrie à l’Afghanistan, du Yémen, au Soudan, de la Somalie à l’Irak, des hôpitaux de ces pays ayant eux aussi fait l’objet de récents bombardements. Il y a près d’une semaine, le 27 octobre, l’établissement yéménite de Haydan était ainsi bombardé.
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