Six ONG ont fait appel mercredi de la décision de l’Office européen des brevets (OEB), prise en septembre, de maintenir le brevet sur le sofosbuvir, un traitement contre l’hépatite C de Gilead. « L’OEB aurait dû invalider ce brevet, dès lors que celui-ci ne satisfait pas les critères scientifiques et juridiques de brevetabilité », affirment, dans un communiqué commun, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières, AIDES (France), Access to Medicines Ireland, Praksis (Grèce) et Salud por Derecho (Espagne).
Une « forme d’indulgence à l’égard des firmes pharmaceutiques »
Ces organisations dénoncent un « monopole abusif » et les « prix exorbitants » pratiqués par le laboratoire pharmaceutique, alors que des « génériques existent et sont disponibles, en dehors des frontières de l’Europe, pour moins de 75 euros la cure ». Le coût atteint, dans certains pays européens, 43 000 euros pour 12 semaines de traitement et constitue un obstacle à l’accès au traitement de milliers de personnes.
« Il est nécessaire d’examiner de manière beaucoup plus précise les demandes de brevets pharmaceutiques en Europe, celles qui méritent un brevet et celles qui ne le méritent pas. À défaut, des monopoles abusifs continueront à permettre des niveaux de prix complètement hors de contrôle », plaide Olivier Maguet, référent de la campagne sur le prix et l’accès aux médicaments chez Médecins du Monde.
Il déplore également une « forme d’indulgence de l’OEB à l’égard des firmes pharmaceutiques ». Dénonçant les stratégies commerciales « fondées sur les abus dans le système de brevet », les ONG estiment qu’« il y a urgence à réformer le système des brevets afin de permettre à toutes les personnes malades d’accéder effectivement aux traitements adaptés à leur système de santé ».
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