Concernant la santé, les cinq principaux candidats se dévoilent (un peu) sur TF1

Publié le 21/03/2017
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Crédit photo : Capture d'écran TF1

Il fallu attendre longtemps, très longtemps, pour que le sujet abordé en fin de soirée. Jusque  23h30 lundi soir on a cru que ce  premier débat télévisé d’avant premier tour se contenterait de quelques timides incursions dans le domaine de la santé. Comme lorsque Benoît Hamon fit allusion à d’éventuels soutiens financiers de l’Industrie pharmaceutique à son rival Emmanuel Macron... Ou lorsque Jean-Luc Mélenchon rappela que parmi les fonctionnaires à embaucher en priorité, il faudrait aussi des personnels de santé, car « c’est très important la santé ».  Pas en reste, Marine Le Pen s’alarma de la baisse de l’espérance de vie en bonne santé et suggéra qu’on baisse le prix des mutuelles en leur interdisant de faire de la publicité pour économiser 8 milliards… On en était donc là en fin de soirée lorsque les deux journalistes de TF1 lancèrent chaque candidat sur le terrain sanitaire.  Pas de vrais changements à relever, mais l’occasion pour chacun de confirmer son approche et son originalité sur ces questions à fort consonance émotionnelle pour la population.

D comme… déserts médicaux pour Hamon

Pour le candidat socialiste, patienter 10-15 jours pour obtenir un rendez-vous chez le généraliste, ce n’est pas normal. Pas plus qu’attendre trop à l’hôpital. Benoit Hamon est revenu sur ses priorités d’action pour les zones sous médicalisées. Occasion de confirmer que, tous comptes faits, le conventionnement sélectif, ce n’est plus son truc : « La lutte contre les déserts médicaux, ne passera pas par la coercition, mais par des incitations. » Deuxième grand axe développé par le vainqueur de la primaire de la gauche : l’action sur l’environnement pour éviter les maladies chroniques. En fin de débat, il est revenu aussi sur son souhait de légaliser le droit à euthanasie. Sur ce terrain, à gauche la concurrence est rude, Jean-Luc Mélenchnon se faisant fort d'inscrire ce nouveau droit dans la constitution...

F comme… lutte contre la fraude pour Le Pen

La candidate frontiste se veut l’héroïne de la croisade contre les abus et les gaspillages. Elle a rappelé qu’elle supprimerait l’AME et a insisté sur la nécessité de vendre les médicaments à l’unité « : moi qui ai eu trois enfants, j’aurai pu ouvrir une pharmacie », a t-elle plaisanté à ce propos. Sur la santé, elle a pourtant davantage critiqué que proposé, épinglant les conséquences de la loi El Khomri sur la médecine du travail et les déremboursements, à l'encoire incessants, de médicaments… Sur ce chapitre, elle s’est aussi révélée la plus polémique, pointant le recul de François Fillon, après que, selon elle, il ait voulu privatiser la Sécu… « Caricature », a riposté l’intéressé…

L comme… priorité aux libéraux pour Fillon

Le candidat des Républicains s’alarme de la désaffection pour la médecine générale, alors que, pour lui, il faut « remettre le généraliste au cœur du dispositif ».  Il se fait le chantre de la déshospitalisation du système. Il a évoqué le temps de travail excessif des généralistes et ces journées à rallonge dont les jeunes professionnels ne veulent plus. Il promet d’aménager "plus de liberté, d’autonomie et de choix" aux acteurs de santé. Il a cité les maisons de santé comme un exemple, même s’ils les trouvent trop coûteuses et menacées, elles aussi, par la bureaucratie.

P comme… prévention pour Macron

Avec Fillon, le candidat d’En Marche s’accorde pour que l’on donne plus d’autonomie aux blouses blanches. Le développement des MSP reste un axe fort de son programme santé : Emmanuel Macron est persuadé qu’on fera avec elles de vraies économies en évitant notamment le recours aux urgences hospitalières. Chez Macron, la prévention reste un leitmotiv : en France, « on soigne bien, mais on prévient mal » a t-il résumé lundi.

S comme… Sécu pour tous pour Mélenchon

Il a démarré sa campagne en préconisant des mutuelles publiques pour certaines catégories de population. Lundi soir le candidat de la France insoumise a semblé aller plus loin en évoquant un remboursement à 100% par la sécurité sociale. Il s’alarme par ailleurs du recul de l’espérance de vie en France « pour la première fois depuis bien longtemps ». La faute aux carrières plus longues et à la pollution, selon lui.


Source : lequotidiendumedecin.fr