Cela faisait partie des premières mesures exceptionnelles prises au début du confinement. Le 14 mars dernier, le gouvernement prenait un arrêté avec plusieurs dispositions. Parmi celles-ci, le renouvellement direct en pharmacie pour les patients chroniques d’une ordonnance expirée pour garantir la poursuite d’un traitement jusqu’au 31 mai 2020. Le 19 mars, un deuxième arrêté venait le compléter en étendant cette possibilité aux médicaments contenant des substances à propriétés hypnotiques ou anxiolytiques, à condition que ces médicaments aient été délivrés au patient depuis au moins trois mois consécutifs.
Aujourd’hui, la situation sanitaire a évolué et particulièrement l’organisation dans les cabinets de médecine générale et des autres spécialistes en ville. C’est pourquoi, l’URPS médecins libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) demande l’abrogation immédiate de ces deux arrêtés. L’union régionale rappelle « les dangers que courent certains patients à ne pas consulter leur médecin traitant ou, lorsque c’est nécessaire, un autre spécialiste ». « C’est la conséquence d’une communication inadaptée qui a demandé aux patients de ne pas consulter afin de ne pas risquer de se contaminer », ajoute-t-elle.
Préparer le déconfinement
En effet, les premiers messages diffusés par Édouard Philippe au début de la crise ont depuis fait l’objet de nombreux autres de la part du gouvernement et des professionnels de santé pour inciter les patients à continuer à venir consulter, mais les cabinets restent relativement désertés par les patients, hors Covid-19. Pour l’URPS Aura, le maintien de ces mesures participe à ce phénomène. « La possibilité de faire renouveler l’ordonnance sans consultation concourt à cette situation dangereuse. Quelle que soit la qualité d’un pharmacien, ce n’est pas sa mission que d’apprécier le bien-fondé d’un renouvellement à l’identique », écrit-elle dans son communiqué. De son côté, le syndicat MG France souligne également dans un communiqué les dangers d'un renouvellement « à l'identique » et demande à tous les pharmaciens de ne pas renouveler les ordonnances périmées, « sans contacter au préalable le médecin traitant qui, seul, doit pouvoir autoriser ou pas le renouvellement de l'ordonnance dans ces conditions ».
L'URPS Aura rappelle également que dans le contexte actuel, les traitements pour insomnies, souffrances psychologiques, troubles psychiatriques etc. exigent d’autant plus une réévaluation avant prescription.
« Il y a urgence de préparer dès aujourd’hui le déconfinement, en s’occupant dès maintenant de la santé des futurs déconfinés », conclut le communiqué. « Les médecins traitants et médecins consultants sont les mieux à même d’anticiper et d’éviter les complications éventuelles du retard aux soins et celles du déconfinement ».
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