LES LABORATOIRES BROTHIER ont réussi en 1949 à transformer une poudre d’algue en textile hémostatique, efficace aussi chez les personnes prenant des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires. Médicament jusqu’en 1998, il est devenu dispositif médical (DM), son principe actif et le mode de fabrication ouvrant la voie pour d’autres innovations, dans les différents domaines de la réparation tissulaire. La poudre d’alginate de sodium extraite d’une algue brune déchiquetée, mise en solution dans l’eau, se transforme en une solution visqueuse d’alginate de sodium.
Extrudée au travers d’une « filière » dans un bain de chlorure de calcium, elle devient faisceau de fibres d’alginate de calcium. Elle est ensuite purifiée, puis traitée en filature humide, une textilisation que les goéminiers pêcheurs d’algues ont intuitivement comprise et exploitée au XVIIIe siècle quand ils appliquaient la substance visqueuse sécrétée par les algues pour arrêter les saignements ou guérir leurs plaies. Pour mener à bien cette textilisation, en compresse puis en mèche, aujourd’hui résorbable et implantable (kyste sacro-coccygien, lobectomie, etc.), qui garde l’alginate et les fibres intacts, les laboratoires Brothier ont conçu une chaîne de fabrication et des outils sur mesure. À la clé, un gel d’alginate de calcium qui, tiré, lavé, séché, devient fibre.
Ces fibres sont ensuite alignées pour former, par une sorte de cardage, un voile homogène fin. Empilés et piqués, les aiguilles leur conférant de la résistance, les voiles deviennent compresse, à la capillarité intacte. Plus d’une centaine de tests de contrôle ont été mis au point qui assurent la qualité des produits finis en termes de sécurité et d’efficacité. Une démarche qualité validée par des normes ISO sur tous les fronts de la fabrication, de la gestion des risques aux essais de sécurité, de la stérilisation aux essais cliniques ou à l’environnement durable. La recherche représente 12 % du chiffre d’affaires du laboratoire, une recherche spécifique, celle des dispositifs médicaux, pénalisée par les exigences de la recherche sur le médicament, à l’évidence non adaptées aux DM, pour lesquels un double aveugle est impossible et le suivi d’une réparation de plaie éminemment fonction des services. Une étude de DM mesure aussi et surtout la gestion humaine du soin. La Haute Autorité de Santé avait toutefois retenu en 2007, 11 études cliniques de bon niveau dans le domaine des pansements sur les plus de 2 000 travaux identifiés dans le monde. Deux (de ces 11) étaient signés Brothier.
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