Une première piste consiste à moduler le baroréflexe carotidien (réflexe conditionné par l'activation mécanique des barorécepteurs qui détecte la distension mécanique du sinus carotidien), en agissant de façon mécanique (barostenting) ou électrique (baropacing).
Barostenting et baropacing
La barostenting se fonde sur la mise en place d'un stent par voie endovasculaire, ce qui modifie l'architecture au niveau du sinus carotidien et génère une distension mécanique et in fine une stimulation des afférences nerveuses. Cette technologie a récemment été évaluée dans une étude prospective pilote de sécurité (CALM FIM) qui a inclus des patients ayant une HTA résistante. Sur 86 patients présélectionnés, 30 ont été implantés et suivis 6 mois : 4 effets indésirables (critère primaire d'évaluation) ont été rapportés, dont 2 hypotensions. La pression artérielle a été réduite de façon significative (critère secondaire). Ces données ont conduit à mettre en place des essais sur des cohortes plus importantes, dont certains versus procédure sham.
Parallèlement, deux approches de baropacing sont développées : la stimulation des afférences nerveuses qui partent du sinus carotidien et la stimulation du site aortique, toutes deux évaluées dans des études en cours.
Enlever les corps carotidiens
Deuxième cible : les corps carotidiens, qui se caractérisent par la présence de chémorécepteurs, sensibles aux modifications de la pression partielle en oxygène ou en dioxyde de carbone dans le sang. Les pneumologues ont été les premiers à s'intéresser à cette cible chez les patients asthmatiques et à mettre en évidence une baisse de la pression artérielle après ablation des corps carotidiens. Cette technique a depuis été évaluée chez des hypertendus. Après un suivi de 12 mois, les résultats ont été globalement négatifs, mais positifs pour un sous-groupe d'hypertendus définis par un test d'hyperventilation. Une étude incluant 50 patients va être mise en place. D'autres stratégies d'ablation des corps carotidiens, chimiques et donc moins agressives, sont également évaluées.
Créer une fistule artérioveineuse
Une autre approche est la création d'une fistule entre l'artère et la veine iliaques afin de jouer sur le volume sanguin circulant. Elle a été évaluée sans bras sham dans une cohorte de 40 patients, comparés à des hypertendus recevant un traitement médical : une réduction significative de la pression artérielle en consultation ou en MAPA a été observée au cours du temps, avec un maintien à 6 et 12 mois. Cette technique est toutefois associée à certaines complications, notamment le développement d'une sténose veineuse (32 % dans la première cohorte), d'œdèmes des membres inférieurs et d'une insuffisance cardiaque droite. Une étude étasunienne, une autre européenne et la mise en place d'un registre constituent les prochaines étapes de son développement.
D'après la communication du Pr Atul Pathak, Toulouse
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature