Comment vont les Français ? Couci-couça si l’on en croit l’enquête "santé et protection sociale", menée par l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), qui révèle tout de même qu’en 2012 en France métropolitaine, 65,8% des personnes âgées de 15 ans ou plus se déclarent en « bon » ou « très bon état de santé ». Toutefois, on remarque qu’un problème de santé chronique est déclaré par 39% des 15 et plus (38% des hommes et 39% des femmes) et 27% des personnes déclarent une limitation dans les activités du quotidien depuis au moins six mois.
Parmi les maladies chroniques le plus souvent citées pour 2012 on retrouve largement en tête les troubles ostéo-articulaires (47,7%). Suivis des allergies (13,8%), de l’hypertension artérielle (13,1%), du diabète (8,5%), de l’asthme (7,1%), de la dépression (5,9%) et des bronchites chroniques (5,8%). Beaucoup moins cités, incontinence urinaire (5%), angine de poitrine (2%), AVC (1%), infarctus (0,7%) et cirrhose de foie (0,1%).
Toutes ces affections sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes, note l’étude, mais aussi leur déclaration augmente avec l’âge. Ainsi les jeunes adultes sont surtout concernés par les allergies (15,8%), les lombalgies ou autres atteintes dorsales (11,4%), et par l’asthme (7,9%). Les affections ostéo-articulaires sont plus fréquentes chez les adultes de 40 à 64 ans, parmi lesquels 21,9% souffrent de pathologies dorsolombaires. Les facteurs de risque cardiovasculaires font leur apparition chez les personnes de cette classe d’âge avec une prévalence de 12,5% pour l’hypertension artérielle et de 7,7% pour le diabète. Enfin, sans surprise, la prévalence de toutes les maladies augmente encore pour les personnes de 65 ans ou plus : arthrose des membres (34,7%), hypertension artérielle (29,9%), lombalgies (25,3%) et diabète (15,9%).
Alors que la future loi santé de Marisol Touraine insiste sur le développement de la prévention, cette enquête de l’IRDES apporte aussi des renseignements intéressants à ce propos. On y apprend que près de 89% des adultes de plus de 15 ans sont protégés contre le tétanos, la diphtérie et la polio : en tout cas, ils déclarent avoir eu au moins un rappel. Chez les jeunes femmes, près de la moitié (44%) se disent vaccinés contre la papillomavirus, mais seules 18,5% des 20-65 ans a bénéficié d’un frottis au cours des 5 dernières années.
Une nouvelle fois, on constate que tous ces comportements sont affectés d’un fort gradient social. L’IRDES souligne ainsi que "la couverture vaccinale croit avec le statut socio-économique", le rappel DTP étant effectifs chez 92% des 20% des plus riches, contre seulement 82% des 20% les plus pauvres. Les chercheurs de l’IRDES montrent que ces différences s’accentuent avec le niveau d’études. Même constat pour la fréquence de la vaccination HPV ou du frottis, qui augmente avec le niveau d’études et le revenu.
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