En France, chaque année, entre 10 000 et 11 000 personnes mettent fin à leurs jours et environ 80 000 personnes sont hospitalisées à la suite d’une tentative de suicide (TS). C’est un des constats du deuxième rapport annuel de l’Observatoire national du suicide remis à Marisol Touraine, le 2 février 2016. Le problème du suicide se pose avec le plus d’acuité chez les hommes et les personnes âgées. 75 % des décès par suicide sont en effet masculins. D’autre part, le nombre de TS est estimé à 200 000 par an, soit vingt fois plus que les suicides. Ces TS sont surtout le fait des jeunes filles entre 15 et 20 ans et des femmes âgées de 40 à 50 ans.
De fortes disparités régionales
Un panorama des taux de suicides en fonction des régions montre, quant à lui, de fortes disparités régionales. Le taux en France métropolitaine atteint 15,3 pour 100 000 mais c’est dans les régions de l’Ouest que l’on observe les taux les plus élevés dépassant 18 pour 100 000 habitants dans cinq régions : la Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la Normandie, les Pays de la Loire, et la région Centre-Val de Loire. À l’opposé, le Sud et l’Est présentent les taux les plus faibles, inférieurs à 14 pour 100 000.
Un examen des facteurs de risque montre une prépondérance des pathologies psychiatriques : troubles de l’humeur (dépression et trouble bipolaires), troubles schizophréniques, états anxieux et troubles liés à l’abus de substance. L’hospitalisation est un autre facteur de risque, témoignant de la gravité des symptômes.
Le risque relatif diminue également le long de l’échelle sociale (il est plus fort pour les femmes au chômage et les hommes de catégorie socio-professionnelle peu élevée). Enfin, une vulnérabilité spécifique est constatée s’il existe des antécédents personnels et familiaux de TS, une impulsivité, un pessimisme, des abus dans l’enfance.
Plusieurs axes de recommandations sont proposés : mise en place d’une nomenclature internationale sur le suicide, refonte du certificat de décès, amélioration des études en milieu carcéral, amélioration du système de surveillance des suicides et tentatives de suicide et développement d’actions de suivi et de prévention, notamment par le biais des associations.
La ministre de la Santé a annoncé la construction d' une nouvelle feuille de route pour la prévention du suicide, s'appuyant sur ces recommandations ainsi que sur d'autres travaux qui vont lui être remis prochainement sur le sujet : le rapport du Haut conseil pour la santé publique et le rapport d'évaluation du plan psychiatrie et santé mentale.
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