Comment prévenir la délinquance et les agressions ? En tant que victime, comment se comporter face à l’administration, aux forces de l’Ordre ? Invité des sixièmes assises organisées par « Femme médecin et toutes les libérales », branche du SML, le commissaire de police Arnaud Poupard a distillé quelques précieux conseils sur les réflexes et comportements à adopter pour les praticiens libéraux exposés.
Chargé de mission à l’observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), piloté par la direction générale de l’offre de soins (DGOS, ministère), cet expert a invité tous les libéraux inquiets pour leur sécurité à « sortir de leur coquille » en se rapprochant du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance de leur ville, où collaborent la municipalité, la préfecture, le conseil général et l’autorité judiciaire.
À ce jour, 71 départements ont décliné localement un plan de sécurité pour les médecins libéraux à partir du protocole national façonné par l’ONVS. Selon le degré d’avancée, les professionnels victimes d’agressions peuvent déposer plainte sur rendez-vous au commissariat auprès d’un correspondant santé (et gagner du temps). Au besoin, un policier estampillé « référent sûreté » peut se déplacer gratuitement au cabinet médical pour donner des conseils pratiques et techniques au médecin.
L’Ordre doit s’impliquer
La prévention des risques est une des clés. S’assurer une porte de sortie, libérer son bureau de tout objet contondant, surélever de quelques centimètres son poste de travail pour « créer un rapport de force », isoler les produits stupéfiants, placer une touche d’alerte sur son téléphone, un visiophone à l’entrée, un boîtier d’alarme dans sa poche pour les visites (déjà proposé aux médecins du Val-de-Marne), ou une vidéo-protection financée par la commune…: les solutions sont multiples sous réserve que les élus ordinaux s’impliquent dans ces protocoles locaux de sécurité, insiste Arnaud Poupard.
Un peu sceptique, le Dr Éric Henry, président du SML, a demandé « un outil pour faire fuir l’assaillant » et non pas un énième dispositif d’appel au secours qui risque de sonner dans le vide. Des marqueurs ADN chimiques pour dissuader les agresseurs ou des systèmes d’enfumage sont envisageables, mais ils sont coûteux.
Des professionnels libéraux ont regretté de ne pas être pris au sérieux par la police. « En tant que médecin, vous n’avez aucune influence, confirme maladroitement Arnaud Poupard. C’est votre Ordre qui en a ! ». Mieux vaut donc voir son élu ordinal se constituer partie civile à ses côtés.
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