Si l’angio-OCT n’a pu encore démontrer un intérêt formel pour le dépistage et la surveillance du glaucome, de nouveaux algorithmes de l’OCT sont actuellement développés pour permettre de repérer une progression, dans les formes évoluées de la maladie.
Indispensables aux ophtalmologues, d'autres appareils tels que le tonomètre avec pachymètre, qui permet de mesurer la pression intraoculaire (PIO) pour dépister le glaucome a gagné en rapidité, précision et automatisme et l'appareil de mesure du champ visuel, utilisé dans le suivi des glaucomes, continue de montrer son efficacité. Afin de pouvoir s'équiper convenablement en machines, un cabinet d'ophtalmologie doit désormais investir entre 100 000 et 200 000 euros, sans oublier la formation médicale continue, incontournable pour apprendre à maîtriser des machines qui sont de plus en plus sophistiquées.
Recherche pharmacologique
La recherche pharmacologique se montre active pour mettre au point de nouvelles molécules hypotonisantes. Début 2018, le latanoprostène bunod (Vyzulta, de Bausch & Lomb/Nicox) a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA). Considéré comme plus efficace pour abaisser la pression intraoculaire (PIO) que le timolol et/ou le latanoprost, il agit en se métabolisant en deux substances actives, améliorant chacune l’évacuation aqueuse : le latanoprost par la voie uvéosclérale, et le mononitrate de butanediol par le réseau trabéculaire et le canal de Schlemm, grâce à la libération d’oxyde nitrique.
Une autre molécule a été validée cette année par la FDA : le netarsudil (Rhopressa, Aerie). C’est à la fois un inhibiteur des Rho-kinase (ROCK) facilitant l‘écoulement trabéculaire et diminuant la pression veineuse épisclérale, et un inhibiteur des transporteurs de la norépinephrine (NET), qui diminue la production aqueuse. Cependant, il provoque une hyperémie conjonctivale fréquente, et cela d’autant plus qu’il est associé avec le latanoprost. Par ailleurs, des dépôts cornéens lipidiques verticillés ont été décrits après plusieurs mois de traitement.
Avancées chirurgicales
Quant aux progrès chirurgicaux, ils concernent essentiellement le développement de techniques regroupées sous l’acronyme MIGS (minimal invasive glaucoma surgery). Ils ont en commun de provoquer un traumatisme chirurgical minime, grâce à la mise en place d’un drain plongeant dans la chambre antérieure, avec un profil de tolérance élevée, ce qui permet une récupération rapide. Ces drains peuvent être injectés par voie ab interno ou ab externo et ils sont pour certains déjà disponibles en France. Cependant, leur développement se heurte à leur prix et donc à leur remboursement, alors que leurs indications précises font encore l’objet de discussion.
Premier centre du glaucome de l’AP-HP
Enfin, du côté de l’accueil des patients, l'AP-HP a inauguré le 15 mars 2018 son premier centre du glaucome. Avec un objectif annoncé d’accueillir 5000 patients par an, il s’agit de la troisième structure spécialisée de ce type en Île-de-France. Basé au sein de l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt, ce centre de référence est venu renforcer le service d'ophtalmologie de l'hôpital, afin « d'améliorer le dépistage, le traitement et le suivi des patients atteints de cette pathologie », avait indiqué l'AP-HP lors de l’ouverture. L'Union nationale des aveugles et déficients visuels (UNADEV), partenaire du centre, s’est mobilisée pour l'acquisition de matériel de pointe, et l’une des missions du centre du glaucome est aussi de « contribuer au développement des activités de recherche fondamentale du service. »
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