Malmenés par la gauche, souvent déçus par la droite, les médecins peuvent-ils trouver raison d’espérer dans le face-à-face aussi inédit qu’attendu de ce deuxième tour ? Macron, Le Pen… L’un comme l’autre ne sont pas des experts de la santé. Mais à ce niveau, là n’est évidemment pas le problème. Le premier vient de Bercy et lors de son passage au gouvernement, on l’a rarement surpris en flagrant délit de complicité avec sa collègue de la Santé… Ce fils de médecins semble n’avoir qu’une connaissance globale du système de soins, mais il est bien entouré. La seconde hérite d’un fond de programme FN qui a longtemps fait l’économie d’une réflexion poussée en matière sanitaire. Et si elle s’intéresse de plus en plus au secteur, c’est mauvais signe : il s’agit de relever les compteurs, à mesure que la crise de la démographie médicale fait des dégâts…
Mais il y a plus inquiétant. Même s’il s’est bien normalisé, le programme santé du FN se distingue par la déclinaison de deux grandes obsessions frontistes : xénophobie et souverainisme. A commencer par la défense des assurés français contre les abus supposés des malades étrangers. Sur la suppression de l’Aide Médicale d’Etat, Marine Le Pen a beau avoir essaimé du côté de la droite républicaine, elle a du mal à convaincre les experts sur une idée fixe dont les gains financiers sont autant à démontrer que les conséquences sanitaires à redouter. Le projet Le Pen, c’est aussi plus de France et moins d’Europe. On frémit sur sa conjugaison en matière sanitaire alors que les processus de décision sont internationalisés comme jamais…
Tout autre est le positionnement du favori des sondages. Comme sa concurrente, Emmanuel Macron mesure bien le malaise des acteurs de santé et les difficultés dans les déserts médicaux. Et sur le TPG, il multiplie, comme elle, les signes d’apaisement. Le champion d’En Marche pousse même l’irénisme jusqu’à promettre la nomination d’une blouse blanche au ministère de la Santé… Mais, à la différence de sa rivale, il insiste sur la nécessité de développer la prévention et de rationaliser le paysage sanitaire. Deux pistes majeures qui pourraient augurer de sérieux bouleversements, s’il gagne - comme c’est probable - et s’il a de la suite dans les idées. Mais pour l’heure, l’ex-ministre de l’Economie n’a pas dit ce qu’il ferait des règles du jeu actuelles du système de santé. Audacieux, mais pas téméraire…
Mais il y a plus inquiétant. Même s’il s’est bien normalisé, le programme santé du FN se distingue par la déclinaison de deux grandes obsessions frontistes : xénophobie et souverainisme. A commencer par la défense des assurés français contre les abus supposés des malades étrangers. Sur la suppression de l’Aide Médicale d’Etat, Marine Le Pen a beau avoir essaimé du côté de la droite républicaine, elle a du mal à convaincre les experts sur une idée fixe dont les gains financiers sont autant à démontrer que les conséquences sanitaires à redouter. Le projet Le Pen, c’est aussi plus de France et moins d’Europe. On frémit sur sa conjugaison en matière sanitaire alors que les processus de décision sont internationalisés comme jamais…
Tout autre est le positionnement du favori des sondages. Comme sa concurrente, Emmanuel Macron mesure bien le malaise des acteurs de santé et les difficultés dans les déserts médicaux. Et sur le TPG, il multiplie, comme elle, les signes d’apaisement. Le champion d’En Marche pousse même l’irénisme jusqu’à promettre la nomination d’une blouse blanche au ministère de la Santé… Mais, à la différence de sa rivale, il insiste sur la nécessité de développer la prévention et de rationaliser le paysage sanitaire. Deux pistes majeures qui pourraient augurer de sérieux bouleversements, s’il gagne - comme c’est probable - et s’il a de la suite dans les idées. Mais pour l’heure, l’ex-ministre de l’Economie n’a pas dit ce qu’il ferait des règles du jeu actuelles du système de santé. Audacieux, mais pas téméraire…
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