« Depuis toujours, on sait que l’impact de la vaccination dépasse très largement les populations vaccinées, et qu’il existe des bénéfices collectifs à la vaccination », rappelle le Pr Launay. Par exemple, l’effet bénéfique de la vaccination anti-pneumococcique des enfants sur l’incidence des infections chez les personnes âgées est montré et considéré depuis longtemps, illustre le Pr Lelièvre.
Cependant, depuis la crise sanitaire, la question de l’équilibre entre intérêt individuel et intérêt collectif revient sur le devant de la scène, reconnaît l’immunologiste. Vaccination des soignants puis d’individus de plus en plus jeunes contre le Covid-19, et bientôt vaccination des enfants contre la grippe saisonnière : certains publics sont ciblés par des recommandations qui visent notamment à protéger la communauté, pour des bénéfices individuels plus modérés.
Si le paradigme a de quoi susciter, de l’aveu du Pr Lelièvre, « des difficultés de perception », les bénéfices collectifs des vaccins et la notion d’immunité de groupe devraient constituer « des éléments majeurs des politiques vaccinales de demain », prévoit-il. En cause, selon le spécialiste : la multiplication des sujets vulnérables et immunodéprimés (en lien avec le vieillissement de la population, le traitement de certains cancers, etc.) peu ou pas répondeurs à la vaccination.
Des arguments médico-économiques et organisationnels semblent aussi entrer en ligne de compte face à un système de santé en tension et à des contraintes budgétaires croissantes. « Les vaccins sont des médicaments (singulièrement) coût-efficaces », souligne le Pr Launay.
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