RIEN N’EST réellement efficace contre le syndrome post-thrombotique, sauf peut-être le sport. C’est ce que montre une petite étude canadienne randomisée chez 43 sujets symptomatiques en rapport avec une thrombose veineuse profonde unilatérale survenue au moins 6 mois auparavant. Symptômes et qualité de vie ont été améliorés après 6 mois d’un programme spécifique d’entretien physique. Le syndrome post-thrombotique se présente comme une combinaison variable de différents symptômes, à savoir lourdeur, douleurs, gonflement, œdème, hyperpigmentation et varicosités des membres inférieurs. Plus d’un patient sur deux ayant une thrombose veineuse profonde en est atteint. L’activité physique est bénéfique dans la claudication artérielle en améliorant l’endurance, la fonction de « pompe » des muscles du mollet et la souplesse articulaire. Il y avait de bonnes chances que l’exercice physique se révèle efficace également après une phlébite des membres inférieurs.
Pour autant, il ne s’agit pas de n’importe quel sport ! Les médecins canadiens ont évalué un programme sportif bien spécifique sur une durée de 6 mois, composé à la fois de sessions supervisées et d’exercices « à la maison ». Une quinzaine de sessions de 60 puis 45 minutes étaient organisées individuellement avec un « coach », selon un rythme décroissant avec le temps. L’entraînement était constitué de musculation, d’étirement et d’aérobic afin d’améliorer le système cardio-vasculaire, la force et la souplesse des jambes. Il était également recommandé de s’astreindre à 60-120 minutes d’aérobic par semaine, à 60-85 % de la fréquence cardiaque maximale, en sachant que le type d’exercice était adapté aux préférences de chacun (marche, jogging, etc.). Le port de bas de contention pendant le sport n’était ni recommandé ni déconseillé.
A l’inclusion, le syndrome post-phlébitique était léger chez 51,2 %, modéré chez 37,2 % et sévère chez 11,6 % des participants. Au terme des 6 mois, la sévérité du syndrome post-thrombotique (échelle Villalta) et la qualité de vie spécifique (échelle Veines-Qol) ont été significativement améliorées dans le groupe sportif par rapport au groupe témoin, dont le suivi était limité à un contact téléphonique une fois par mois.
CMAJ 2010.DOI:10.1503/cmaj.100248.
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