Prise de poids, bouffées de chaleur, insomnies, ... Le cortège des symptômes de la ménopause inquiète toutes les femmes après 50 ans. 40 à 50 % des Occidentales concernées utilisent des thérapies complémentaires pour en réduire les manifestations. Celles à base de plantes auraient une efficacité modeste mais visible sur certains effets de la ménopause, selon une étude publiée dans le dernier JAMA.
L’étude en question a été réalisée par le centre médical de l’Université Erasmus de Rotterdam en partenariat avec l’université de Cambridge. Cette méta-analyse a rassemblé les données fournies par 62 tests cliniques. Ce qui comprend, en tout, 6 653 femmes.
Ainsi, l’utilisation des phytoestrogènes est associée à une diminution journalière du nombre de bouffées de chaleur avec une différence moyenne agrégative de -1,31. Le traitement aurait aussi un effet positif sur les sécheresses vaginales (-0,31). Par contre, aucune amélioration n’a été constatée au niveau des sueurs nocturnes. L'isoflavone, ce complément alimentaire à base de soja diminuerait aussi les bouffées de chaleur quotidienne mais aurait un impact moindre (différence moyenne de -0,79). Il engendrerait une très légère baisse des sécheresse vaginales (-0.26). Certaines plantes provoqueraient une chute globale de la fréquence des symptômes vasomoteurs.
Les chercheurs ont néanmoins noté une grande hétérogénéité sur la qualité des études, 74 % d’entre elles présentaient un risque important d’être biaisées dans au moins 3 domaines qui affectent leur fiabilité.
Une méta-analyse menée par Cochrane en 2013 avait déjà démontré une légère réduction des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes avec des traitements à base de phytoestrogènes. Cependant, de nombreux essais étaient de petite taille et présentaient aussi un risque de biais important.
L’intérêt de cette étude du JAMA est d’autant plus important que la HAS a mis un coup de frein sur les traitements hormonaux de la ménopause. Si cette autorité reconnaît le bien-fondé de traiter les troubles de la ménopause, surtout si les femmes sont très gênées, elle recommande de bien en estimer le rapport bénéfices/risques. Elle insiste sur le fait de prescrire des doses minimales et sur une durée limitée.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature