À quoi sert le théâtre ? À changer le monde bien sûr. Cette utopie habite depuis le début les créations du Théâtre du Soleil. Et le dernier spectacle, L'île d'Or, n'y échappe pas. Certes, ici comme ailleurs, le spectateur est sagement assis sur son siège. Mais dès le début, il est interpellé, invité à regarder le spectacle du monde, à s'y projeter dans cette île japonaise qui accueille, simple coïncidence, un festival mondial du théâtre. Avec ce style inimitable d'humour, de poésie, de générosité, Ariane Mnouchkine nous rappelle si nous l'avions oublié comment le monde entier est une scène, hommes et femmes, tous n'y sont que des acteurs, chacun fait ses entrées, chacun fait ses sorties, et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles, selon le résumé succinct de Shakespeare de la condition humaine.
A certains moments, le propos de cette dernière création ne tient pas toutes ses promesses, voire reprend certains clichés. Mais dans un continent dominé par le calcul égoïste, résiste une île, un théâtre où l'espace d'un spectacle, la troupe et le public partagent une même émotion, loin de toute espérance messianique. Attention, le dernier voyage pour l'île est programmé le 5 mars. Il serait dommage de pas s'y embarquer.
L'Ile d'Or, une création collective du Théâtre du Soleil, en harmonie avec Hélène Cixousdirigée par Ariane Mnouchkine, musique de Jean-Jacques Lemêtre.
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