La signature d’un protocole d’accord, probablement ce jeudi, entre la direction du centre hospitalier (CH) d’Auxerre, le syndicat CGT et l’agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne pourrait mettre un terme à la crise qui secoue les urgences depuis plusieurs mois.
Le personnel de ce service d’une quinzaine de boxes pour 100 passages par jour en moyenne est en grève reconductible depuis début avril, pour protester contre une situation d’engorgement et de sur-activité qui dure depuis l’automne 2014. « De novembre à janvier, nous avions des difficultés à admettre les patients, en février, ce fut une catastrophe, et en mars, ce fut encore pire », résume le Dr Monique Duché-Tailliez, chef du service des urgences et chef de pôle.
La longue épidémie de grippe explique une partie de la forte fréquentation de l’hiver, avec une augmentation de l’activité de 20 à 35 % aux urgences auxerroises. « La modernité du service (ouvert il y a 2 ans), l’existence d’un plateau technique au CH d’Auxerre, et une offre libérale qui décroît, pour une population vieillissante », sont d’autres facteurs avancés par le directeur du CH, Pascal Gouin.
Difficultés à trouver des lits d’aval
« La grippe ne peut pas tout expliquer », assure le Dr Duché-Tailliez. Comme l’a reconnu l’ARS fin avril, l’augmentation des lits d’aval (la direction a ouvert ponctuellement une dizaine de lits de médecine polyvalente, en faisant appel au volontariat des paramédicaux, et à l’intérim), la mobilisation de l’équipe de remplacement, l’intervention précoce de l’équipe mobile de gériatrie ou encore la mobilisation du service social pour faciliter les entrées en EHPAD n’ont pas suffi à désengorger les urgences du centre hospitalier.
« L’essentiel des problèmes se concentre dans la prise en charge en aval : nous n’avons pas de réponse, nous ne parvenons pas à faire hospitaliser nos patients », analyse le Dr Duché.
Des patients qui ont souvent un profil particulier : souffrant de polypathologies, ils ne répondent pas forcément aux critères des services très spécialisés, et ne sont pas assez âgés pour être hospitalisés en gériatrie.
Réorganisation des lits
Le protocole en cours de signature devrait formaliser la mise à disposition, au besoin, d’une dizaine de lits de médecine polyvalente et clarifier les procédures d’admission dans les services d’aval.
L’ARS pourrait aussi accorder une enveloppe de 171 000 euros pour l’année afin de financer le renforcement du poste d’infirmier d’orientation d’accueil et du brancardage. « Il nous faudra discuter dans un second temps de la réorganisation des lits pour répondre de façon pérenne à cette augmentation de l’activité », précise Pascal Gouin.
À l’horizon 2016, l’ARS promet une stratégie partagée par les établissements de la communauté hospitalière de territoire Sud Yonne-Nord Nièvre (les CH d’Auxerre, d’Avallon, de Tonnerre et de Clamecy), sur la prise en charge médicale urgente des personnes âgées. « Ce plan doit permettre d’améliorer l’articulation de tous les acteurs. Il s’agit notamment de sensibiliser les équipes des EHPAD, de faire intervenir des infirmières, de développer des services d’hospitalisation à domicile, d’élaborer des protocoles de prises en charge », détaille l’ARS.
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