LEUR MÉTIER, en pleine évolution, a eu droit à un traitement à part dans le dernier rapport de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale (« le Quotidien » du 12 septembre) : les sages-femmes sont en mal d’ajustements. Il faut dire que l’effectif de cette profession médicale a explosé ces dernières années, passant de 10 700 en 1990 à près de 19 200 l’an dernier, soit une hausse de près de 80 %. Pourquoi cette hausse ? Du fait notamment de la volonté des pouvoirs publics de renforcer la sécurité périnatale.
La tendance devrait se confirmer ; la Cour des Comptes juge donc nécessaire d’étendre le domaine de compétences des sages-femmes, déja plus large que celui de nombre de leurs homologues européens, dans le suivi postnatal, et dans le contrôle gynécologique de contraception et de prévention. À ce titre, il conviendrait, disent les magistrats, de mieux articuler le travail des sages-femmes avec celui des gynécologues-obstétriciens.
La Cour des comptes a adressé aux pouvoirs publics deux autres recommandations concrètes sur le sujet. Elle a soulevé le problème des défauts d’assurance des sages-femmes pratiquant les accouchements à domicile, certes interdits depuis 2004 mais qui ne sont pas sanctionnés sur le terrain. Parmi les 72 sages-femmes qui les pratiquent en France, seulement 4 déclarent être couvertes en RCP. « L’absence d’assurance constitue une situation tout à fait anormale qui ne peut perdurer », explique la Cour des comptes. Son rapport prône par ailleurs l’expérimentation effective des maisons de naissance, proposée dès 2001 par le gouvernement puis reprise dans le plan périnatalité 2005-2007, mais qui n’a jamais été mise en œuvre.
Dans ce contexte, l’intersyndicale des sages-femmes lance un appel à une manifestation nationale le mardi 4 octobre. La profession revendique notamment une revalorisation des salaires, une augmentation des effectifs et la création d’instituts universitaires en maïeutique. L’intersyndicale souhaite dans un même temps, conformément à ce qu’a proposé le rapport de la Cour des comptes, une promotion de la sage-femme comme premier recours de la femme enceinte. Le slogan « Une femme/Une sage-femme » revient pour l’occasion sur le devant de la scène.
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