La légalisation de l'euthanasie au Canada depuis juin relance la polémique avec les autorités religieuses. Des évêques canadiens viennent en effet de donner comme consigne à leur clergé de refuser aux familles les funérailles religieuses pour un défunt qui aurait choisi l'aide médicale à mourir. Six évêques revendiquant plus d'un million de fidèles catholiques de la province de l'Alberta (ouest) et des Territoires du Nord-Ouest ont signé un document de 32 pages intitulé: "Directives pour la célébration des sacrements aux personnes et aux familles, considérant ou choisissant la mort par le suicide assisté ou l'euthanasie".
Le Parlement canadien, dans un texte définitivement adopté à la fin du printemps, a légalisé "l'aide médicale à mourir" sans évoquer l'euthanasie. Mais, pour les responsables religieux, il s'agit ni plus ni moins de "suicide médicalement assisté et d'euthanasie". "Les rites funéraires de l'Eglise ne sont pas accordés aux personnes qui ont gravement dérogé à la foi", écrivent dans leur document les évêques.
Pour une personne qui a choisi "le suicide assisté ou l'euthanasie", les obsèques à l'église ne pourront pas être célébrées, concluent les évêques. Il en va de même si la famille demande un service religieux pour un proche décédé après une aide médicale, ce qui reviendrait "à promouvoir ces pratiques". Pour ces ecclésiastiques, "ce serait proprement scandaleux et un encouragement pour les autres à passer un pacte avec le diable par l'euthanasie ou le suicide assisté".
Dans ce cas de figure, les évêques ont également demandé à tout leur clergé de refuser l'extrême-onction, sacrement chrétien pour les malades à l'approche de la mort. Tout au plus, consentent-ils à ce qu'une prière ou une cérémonie soit organisée en présence d'un prêtre au cimetière.
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