C’est un improbable sujet que Patrick Pelloux a choisi de chroniquer dans Charlie Hebdo au début du mois. Rescapé de justesse des attentats de janvier, l’urgentiste a en effet choisi d’évoquer le sort du Val-de-Grâce. Un thème, l’univers militaire, dont il reconnaît lui-même qu’il le traite « dans un journal qui est par son histoire, antimitariste… ». Dans un texte publié dans l’édition du 1er juillet de l’hebdomadaire satirique, et repris sur le site de l’Association de soutien à l’armée française, il prend ainsi la défense de l’hôpital militaire parisien, affirmant sans ambages qu’ « à l’heure où notre pays est entré dans une guerre terroriste sournoise, effroyable, avec en plus de nombreuses opérations extérieures, fermer le Val-de-Grâce ne me semble pas une bonne idée ». « Avec cette fermeture, il n’y a plus de caisson (hyperbare) dans Paris intra-muros et plus qu’un seul en Île-de-France », regrette l’urgentiste. Au-delà, le médecin s’indigne qu’ « une fois de plus, les économies l’emportent sur la réalité et les besoins des soldats, de la population ».
Dans le cadre du plan de restructuration des armées pour 2015, il est notamment prévu que les activités médicales et hospitalières du Val-de-Grâce soient exercées dans d’autres hôpitaux des armées. Et c’est au transfert de l’ « un des derniers malades du Val » que Patrick Pelloux a assisté et dont il nourrit son article. « Le personnel était là, des aides-soignants, des infirmières, des médecins », détaille-t-il, « les équipes avaient mis un point d’honneur à toutes être là pour ce dernier malade, comme une sorte de haie d’honneur devant les chambres vides et les couloirs ». « Du simple soldat, du marin à l’aviateur, du militaire retraité et aussi des civils, il pouvait accueillir tout le monde », souligne-t-il, non sans rappeler les nombreux hommes politiques et puissants passés entre ces murs.
Tout en restant dans le domaine de la Défense, le Val-de-Grâce est appelé à devenir un « pôle d’excellence » de recherche et de formation du Service de santé des armées. Un futur qui ne satisfait pas pour autant Patrick Pelloux. « Il y avait à Paris un hôpital militaire qui faisait de la grande médecine pour tous et qui vient de fermer dans le silence, comme un soldat tué au combat de la bataille économique », conclut-il comme résigné.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature