Le débat sur le lien possible entre vaccination et maladie auto immune a été ouvert début des années 90 avec la vaccination systématique contre l’hépatite B. Aujourd’hui, le cas d’une jeune fille de 18 ans, victime de troubles évoquant une sclérose en plaques ou une encéphalomyélite aiguë disséminée, relance le débat, cette fois ci avec le vaccin Gardasil administré quelques mois plus tôt. Une plainte a été déposée le 22 novembre contre le Sanofi Pasteur MSD et l’ANSM.
Pas de lien de causalité
Dès le lendemain, le laboratoire Sanofi Pasteur MSD a contesté le lien de causalité entre l’apparition de la maladie et la vaccination : « les études conduites en France et dans le monde pour évaluer l’association éventuelle entre la vaccination anti HPV et la survenue de cas de SEP n’indiquent aucune augmentation du risque d’apparition de cette maladie » indique-t-il. Un fait que confirme l’ANSM, en s’appuyant sur les dernières données de pharmacovigilance. « En France, depuis sa mise sur le marché en 2006, plus de 5 millions de doses du vaccin Gardasil ont été distribuées. 435 cas d'effets indésirables graves dont 135 de maladies auto-immunes incluant 15 cas de SEP ont été rapportés » indique l’Agence. Mais le nombre de maladies auto-immunes observé reste inférieur à celui attendu dans la population générale. Une étude de cohorte montre que le taux d’incidence de maladies auto immunes est le même chez les jeunes filles vaccinées que chez les non vaccinées, de l’ordre de 2 pour 10 000 personnes années. Pour Daniel Floret, président du Comité Technique des Vaccinations, dans le cas de la plaignante, « seul un lien temporel est mis en évidence entre la vaccination et l’apparition de la maladie, mais pas causal ».
L’Ansm rappelle dans son communiqué le Plan de gestion de risque mis en place au niveau national et européen pour le Gardasil, permettant de détecter et d'analyser, dans les conditions réelles d'utilisation, tout nouvel effet indésirable observé par les professionnels de santé. Et les mesures particulières de surveillance des vaccins qu’elle assure. Ces derniers font l'objet d'un contrôle de la qualité de chaque lot avant leur mise sur le marché en France et en Europe par une autorité indépendante. L'ANSM contrôle et libère environ 40 % des lots de vaccins utilisés en Europe et près de 50 % des doses de vaccins administrés en France, chaque année.
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