Ces quelques lignes, pour remercier notre confrère, médecin généraliste à L’Île-Rousse, pour son article intitulé « Ubuesques génériques » (« Le Quotidien » du 31 janvier). Je suis profondément d’accord avec tout ce qu’il a écrit. Personnellement, je n’ai jamais prescrit un générique délibérément sur une ordonnance ; j’ai toujours mis NS et « non substituable » en toutes lettres. C’était fastidieux, ils essayaient de nous avoir à l'usure.
J’ai tout de suite compris que ces génériques étaient un leurre de la « dictature technocratique » qui nous gouverne, pour diviser toujours plus le monde médical et faire faire gagner un peu de « pognon » à des copieurs qui doivent encore, certainement, reverser des pourboires aux technocrates.
Cela a marché parce que les « potars » ont tout de suite compris où étaient leurs intérêts. Ils gagnaient sur trois tableaux : prime de la Sécu en fonction du chiffre, prix de gros avec les labos, en fonction des quantités achetées avec mise en concurrence (ce qui explique les différentes boîtes des mêmes produits que l’on trouve encore chez nos patients… qui sont souvent perdus) et aussi marge bénéficiaire plus importante qu’avec le produit princeps.
Les « gogos » ont cru que cela allait aider à boucher le fameux « trou » dont on nous rend responsables depuis toujours. Les syndicats, maintenus hors de l'eau par les subsides de l’État (ne croyez pas que les médecins aient de l’argent à perdre en cotisations syndicales inutiles), qui se sert d'eux pour accréditer ses conventions bidons, en échange des miettes augmentation d’honoraires, n’ont eu aucun poids pour dénoncer « l’arnaque ».
Résultat : la fin de notre bonne entente avec les labos, Qui ont, à ma connaissance, toujours favoriser la FMC organisée par des collègues bénévoles, dont je faisais partie. Le « pouvoir » n’a jamais vu d’un bon œil cette complicité des médecins avec les laboratoires pharmaceutiques. Ces génériques ont été un bon moyen de diviser pour régner.
L’iatrogénicité, avec l’exemple criant de patients âgés absorbant allègrement leur Lasilix et un (ou plusieurs) génériques du Furosénide ! Fini les OAP, place aux déshydratations et aux perturbations électrolytiques. Les confrères qui n’ont pas compris tout cela doivent « revoir leur copie ».
Et le trou, où en est-il ? Un jour il se creuse, un jour il se bouche, au gré de nos technocrates, en fonction du message qu’ils souhaitent envoyer au médecin. Merci encore, cher collègue, d’avoir dénoncé cette grosse arnaque.
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