Les médecins ne sont pas les seules cibles de l’assurance-maladie pour renforcer l’utilisation des génériques. Les caisses essaient également de persuader directement les patients ! « Le Quotidien » a pris connaissance d’un récent courrier adressé par la CPAM de Paris à un usager qui avait été amené, le semestre précédent, à consommer des médicaments pour lesquels existent des génériques.
Le courrier se veut pédagogue et vante les mérites des copies (même principe actif, même molécule, mêmes contrôles lors de la fabrication…). « Le générique est aussi efficace et sûr que le médicament de marque », argumente la CPAM, qui met en avant les économies réalisées. « En 2014, les médicaments génériques ont permis d’économiser 1,6 milliard d’euros, précise le courrier. Accepter le médicament générique est un engagement citoyen qui assure l’avenir d’un système de santé solidaire ».
[]Le porte-monnaie, corde sensible ?
La caisse rappelle également que depuis l’accord tiers payant contre générique, le pharmacien ne doit appliquer la dispense d’avance de frais que si le patient accepte les génériques (sauf mention expresse du médecin). « En cas de refus, vous serez amenés à faire l’avance des frais et à renvoyer une feuille de soins pour vous faire rembourser », ajoute le courrier, qui incite les patients à nouer le dialogue avec leur médecin et leur pharmacien sur ce sujet.
Le médecin généraliste parisien qui a transmis ce courrier à la rédaction du « Quotidien » regrette que les patients soient désignés comme de « mauvais utilisateurs du système de santé ».
Le ministère de la Santé a lancé fin mars 2015 un plan national d’action de promotion des génériques visant à encourager leur prescription et leur utilisation en ville et à l’hôpital.
Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016, le gouvernement table sur une économie de près de 400 millions d’euros d’économies grâce à la promotion et au développement des génériques.
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