Hôpitaux et cliniques s'alarment de leur « situation économique délétère »

Publié le 09/11/2018
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Les quatre fédérations hospitalières, publiques et privées, sonnent l'alarme !  Les présidents de la Fédération Hospitalière de France (FHF, hôpitaux publics), de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP, cliniques), de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privés non lucratifs (Fehap) et d'Unicancer ont réclamé mardi le dégel complet des crédits mis en réserve et une hausse des tarifs pour faire face à leurs difficultés financières, lors d'une conférence de presse commune inédite.

Estimant « délétère » leur situation économique et sociale et dénonçant un budget hospitalier insuffisant, les patrons des 4 fédérations ont interpellé le président de la République et le Premier ministre. 

La seule FHF estime son déficit à « au moins 1,1 milliard d'euros » cette année, selon le chiffre avancé par son président, Frédéric Valletoux. Le chef de file de la FHP, Lamine Gharbi, parle lui de « 50 fermetures de cliniques en cinq ans », et un déficit prévu de 150 millions en 2018. La perte serait de 70 millions pour le Fehap, seule Unicancer prévoyant l'équilibre financier. 

« Malgré cela, on nous réclame encore 800 millions d'économie pour 2019 », s'inquiète Antoine Dubout, président de la Fehap.

Un enjeu, la revalorisation des tarifs 

Les quatre fédérations demandent donc la fin du système de la réserve prudentielle, une retenue sur les dépenses hospitalières pour s'assurer du respect de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam), et la restitution des 415 millions d'euros mis de côté cette année. « Il faut revoir la répartition des dépenses de l'Ondam pour plus de lisibilité, par exemple en étant pluriannuelle », résume M. Dubout. Les représentants des établissements publics et privés réclament aussi une remise à plat de la réforme des transports inter-hospitaliers « mise en œuvre sans concertation » et souhaitent participer aux travaux sur la pertinence et la qualité des soins.

Autre demande, la revalorisation de 1 % des tarifs hospitaliers, qui déterminent une grande partie du budget des hôpitaux et qui « ont baissé de 7 % en cinq ans alors que les volumes aujourd'hui n'augmentent plus », a argumenté Lamine Gharbi. Pour Patrice Viens, président d'Unicancer, « ces tarifs ne permettent plus d'investir ou de garantir pour tous la même qualité de soin ».

Avec AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr