Injustement accusées d'avoir inoculé le virus du sida à des enfants, les infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été doublement victimes de l'ex régime libyen. Selon le site Médiapart, ce sont deux anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi qui auraient inoculé le virus aux enfants de Benghazi, presque dix ans après la libération des infirmières bulgares accusées à tort de cette contamination.
Dans un carnet découvert après sa mort, Choukri Ghanem, chef du gouvernement de Kadhafi de 2003 à 2006 puis ministre du Pétrole raconte avoir reçu en 2007 la visite de Mohamed El Khaddar, membre de la commission d'enquête mise en place en Libye sur la libération des infirmières. Et, à l'occasion d'un interrogatoire devant cette commission, Abdallah Senoussi, chef du renseignement militaire, aurait admis qu'il s'était procuré avec Moussa Koussa, patron des services spéciaux libyens, des "fioles de virus contagieux": quatre pour Senoussi et vingt-sept pour Koussa... "Tous deux avaient injecté le virus aux enfants - les 232 enfants n'étaient pas de Benghazi mais ont été amenés de l'hôpital de Tajourah", selon les propos rapportés par le membre de cette commission à Choukri Ghanem.
Les infirmières bulgares qui ont été emprisonnées entre 1999 et 2007 en Lybies, avant d'être leur libération en 2007, se félicitaient samedi de ces révélations confirmant leur innocence. "C'est inimaginable, absurde comme dans un film d'horreurs!" s'est exclamée une infirmière, Valentina Siropoulo. "Voyez-vous aux mains de quels monstres nous avons passé huit ans et demi. C'est un miracle que nous ayons pu nous en sortir". Quant à Kristiana Valtcheva et Snejana Dimitrova, elles ont estimé que ces révélations pourraient les aider à obtenir des dédommagements pour le compte de la Libye.
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