Injection d’acide hyaluronique dans l’arthrose du genou : rhumatologues et patients demandent l’annulation du déremboursement

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Publié le 08/09/2017
acide hyaluronique

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Crédit photo : PHANIE

L’Association de lutte antirhumatismale (AFLAR) et le Collège français des médecins rhumatologues ont envoyé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour lui demander l’annulation du déremboursement des injections d’acide hyaluronique dans l’arthrose du genou.

Depuis le 1er juin 2017, les acides hyaluroniques injectables dans l’arthrose du genou étaient déremboursés (décret paru dans le « Journal officiel » du 28 mars 2017), pour « insuffisance de service rendu ».

Des exceptions momentanées

Avec quelques exceptions, toutefois. Un médicament demeurait, rappelle le Vidal : Hyalgan, qui garde un remboursement de 15 % (alors qu’il était auparavant de 65 %). Et deux dispositifs médicaux (DM) (Ostenil et Arthrum) sont, pour le moment, encore remboursés. Pour ces deux DM, « le décret a été stoppé du fait d’un recours réalisé par les laboratoires auprès du Conseil d’État, qui a statué sur la forme et va statuer sur le fond », explique le Dr Laurent Grange, président de l’AFLAR, au « Quotidien ». Mais tous les autres DM sont déremboursés depuis la 1er juin.

Or, « fin juillet, début août, le laboratoire Expansciences qui fabrique Hyalgan a reçu un courrier lui signalant le déremboursement total imminent du médicament », précise le Dr Grange. « Et si le médicament est lui aussi déremboursé, les recours auprès du Conseil d’État tombent. »

Rhumatologues et association de patients unis

« Pour la première fois, rhumatologues et patients s’unissent pour appeler à l’annulation de ce déremboursement », souligne le Dr Grange. « Ces injections aident certains patients, et une injection (par genou) revient à 150 euros, ce qui va occasionner une augmentation du reste à charge, d’autant plus que les mutuelles ne remboursent pas (contrairement à celles d’autres pays européens). »

L’AFLAR et le Collège français des médecins rhumatologues rappellent qu’il « existe de nouveaux arguments scientifiques, portés par plusieurs publications récentes, qui soulignent l’efficacité et la bonne tolérance de ce traitement par rapport aux autres utilisés dans l’arthrose du genou. » Ils insistent aussi sur les conséquences du déremboursement : « Priver les patients les plus défavorisés d’accéder aux soins (…) et reporter les prescriptions vers des traitements plus dangereux, plus coûteux pour l’assurance maladie et pas plus efficaces. »


Source : lequotidiendumedecin.fr