La Banque mondiale (BM) lance un fonds d'urgence pour accélérer le déblocage d'aide financière en cas de pandémie mortelle (« pandemic emergency financing facility » ou PEF), en amont du sommet du G7 qui se tient au Japon, les 26 et 27 mai prochains.
Ce fonds, conçu avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le secteur privé, abondé par les plus riches des États-membres de la BM se veut une réponse innovante au risque pandémique, en permettant d'apporter 500 millions de dollars (446 millions d'euros) de provision pour une période initiale de 3 ans, pour lutter contre des épidémies comme Ebola, Marburg, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ou le coronavirus Mers, les maladies zoonotiques, ou encore les nouveaux orthomyxovirus, dans les 77 pays les plus pauvres du monde.
L'argent sera versé en fonction de critères stricts, prenant en compte la taille, la sévérité et l'étendue de l'épidémie. Il servira à payer les assurances souscrites par les pays pauvres pour se prémunir contre les risques d'épidémie et les intérêts attachés aux obligations spéciales émises par la BM pour lever de l'argent frais.
Par ailleurs, des réserves complémentaires en cash devraient être disponibles pour lutter contre des pathogènes émergents (comme le virus Zika), qui ne remplissent pas les conditions définies dans les contrats d'assurance.
Prévenir une autre crise Ebola
Ce fonds, qui devrait être opérationnel d'ici à la fin de l'année, devrait permettre d'éviter une crise aussi dramatique en termes de conséquences qu'Ebola (qui a provoqué la mort de plus de 11 300 personnes, et a coûté plus de 10 milliards de dollars, selon la Banque mondiale).
« Il n'y a pas de système international capable de répondre rapidement à une pandémie », regrette le président de l'institution, Jim Yong Kim, médecin spécialiste des maladies infectieuses. « Il a fallu des mois pour acheminer les ressources substantielles et du soutien aux pays pendant que le nombre de victimes continuait de monter », poursuit-il, qualifiant l'épidémie à virus Ebola de « réveil brutal », mettant au jour la lenteur du déblocage de l'aide internationale.
« On ne peut pas changer la vitesse d'un ouragan ou la force d'un tremblement de terre mais nous pouvons influer sur la propagation d'une épidémie en acheminant suffisamment d'argent au bon endroit et au bon moment », a assuré Jim Yong Kim.
« L'OMS soutient pleinement le PEF qui est une contribution cruciale à la sécurité sanitaire internationale et une ligne de défense essentielle contre les agents pathogènes très menaçants », a déclaré Margaret Chan, directrice de l'OMS.
Le Japon, hôte du G7, a annoncé qu'il contribuerait à hauteur de 50 millions de dollars à ce fonds.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature