Sur le site web du quotidien, nous apprenons qu’après le valsartan, l’irbesartan va connaître quelques mésaventures. Une nouvelle fois, nous ne pouvons que louer notre journal professionnel de nous informer de cette nouvelle ô combien importante pour nos patients (aucune info n’a été diffusée par courrier de la part de l’ANSM ce jour).
Bref, il va falloir une nouvelle fois gérer un problème de pénurie d’un nouveau sartan, après avoir avec quelques difficultés parfois géré le manque de valsartan (cette molécule est prescrite à 1,3 million de Français !).
Dès lors, se posent plusieurs questions et idées concernant cette problématique. Il serait utile pour les agences européennes du médicament de mandater des émissaires pour contrôler de manière plus rigoureuse les laboratoires des pays en voie de développement qui fabriquent des génériques. Il y a quelques années un reportage insistait sur le financement engendré par une telle mesure ; mesure qui avait déjà été proposée.
Il serait également important de moraliser quelque peu ce domaine qui concerne directement notre santé. Nous acceptons depuis des années que des entreprises asiatiques fabriquent des médicaments avec un personnel payé au lance-pierre (et parfois au détriment de leur propre santé), alors que nous nous révoltons lorsque l’industrie textile agit de la sorte.
Ne serait-il pas plus juste pour la santé de nos concitoyens que les politiques acceptent le fait que les médicaments ont un prix, gage de leur efficacité, et que la santé n’en a pas ?
Quelle crédibilité va avoir le professionnel de santé vis-à-vis des patients à la suite d’un tel fait divers ? Les caisses d’assurance maladie lui ont donné la consigne d’expliquer au patient qu’un générique est aussi efficace et sûr que le princeps. Or, il ne faut pas oublier que les réseaux sociaux deviennent très performants, et que l’information peut circuler plus facilement de nos jours. Par voie de conséquence, on peut très rapidement créer des associations de défense de consommateurs, et on peut, avec une grande aisance, poursuivre judiciairement des professionnels de santé.
Comment allons-nous gérer dans le quotidien les pénuries de médicaments importants et parfois indispensables pour nos patients ?
Je finirai par cette citation que je juge très humoristique de Jiddu Krishnamurti philosophe : « Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade ».
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