L'étonnement est toujours aussi grand à chaque nouvelle représentation d'une pièce d'Anton Tchekhov. Le texte parle de vous, de moi, de la vie, de la mort, de l'amour et de nos inaptitudes. Il a dû être rédigé, sauf erreur, la semaine dernière. Au sein des joyaux de l'auteur, brille La Mouette, cette pièce de théâtre sur le théâtre qui nous raconte l'itinéraire dramatique d'un jeune écrivain aux prises avec sa mère fantasque, la Grande Comédienne, et son amour, Nina, qui lui échappe encore et toujours, enferrée dans les rêts du désir de la notoriété. Notre bonheur de théâtre devrait donc être complet. Il ne l'est pas tout à fait du fait d'une mise en scène qui efface toute référence à la fameuse âme russe. Ici, tout est français, rationnel. Le bien et le mal sont séparés. Et ne fusionnent jamais. Brigitte Jaques-Wajeman est, il est vrai, l'une des spécialistes du théâtre français de l'âge d'or, celui du XVIIe siècle.Il peut être délicat de franchir l'espace et le temps entre Racine et Tchekhov. Demeure ce chef d'oeuvre interprété avec nuance par la jeune génération, Pauline Bolcatto, Raphaël Naasz et Hélène Bressiant.
La Mouette d'Anton Tchekhov, mise en scène Brigitte Jaques-Wajeman, théâtre de la Ville, Les Abbesses, jusqu'au 25 février.
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