Depuis ce lundi, la prescription de prégabaline (Lyrica et génériques) doit se faire sur ordonnance sécurisée pour une durée maximale de 6 mois (un mois renouvelable cinq fois) ; la poursuite du traitement au-delà nécessitant une autre prescription.
Ces nouvelles règles s’appliquent pour toute « nouvelle prescription établie à compter du 24 mai 2021 », précise l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur son site internet. En revanche, « les prescriptions établies avant le 24 mai 2021 demeurent valables. Les pharmaciens peuvent donc délivrer le traitement à des patients qui présentent des ordonnances non sécurisées dont la date est antérieure au 24 mai 2021, y compris si leur période de validité est supérieure à 6 mois ».
Les mésusages en hausse
Annoncé en février, ce tour de vis fait suite une augmentation importante du nombre de cas d’abus, de dépendance, de mésusage et d’ordonnances falsifiées relatifs aux spécialités à base de prégabaline ainsi que des risques qui y sont associés.
La prégabaline est indiquée dans la prise en charge des douleurs neuropathiques, de certaines formes d’épilepsie et du trouble anxieux généralisé. Selon les dernières enquêtes du réseau des centres d’addictovigilance (CEIP-A), son usage détourné est essentiellement à visée de « défonce/euphorie » dans un contexte de polyconsommation de substances psychoactives, mais aussi à visée anxiolytique, antalgique ou hypnotique. Dans plus de la moitié des cas, elle est associée à une autre substance, majoritairement une benzodiazépine (65 %), en particulier le clonazépam.
Coma, troubles de la conscience, désorientation et confusion sont les principales complications liées à ces mésusages. Par ailleurs, « des cas d'insuffisance respiratoire, de coma et de décès ont également été rapportés chez des patients traités par prégabaline et opioïdes et/ou d’autres médicaments dépresseurs du système nerveux central », indique l’ANSM. La prégabaline pourrait en effet diminuer le seuil de tolérance aux opioïdes, ce qui entraînerait un risque augmenté de dépression respiratoire et de décès liés aux opioïdes.
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