VINCENT CHRIQUI, directeur général du Centre d’analyse stratégique a remis à Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à la Prospective et au développement de l’économie numérique, un rapport sur le vieillissement (« Vivre ensemble plus longtemps : enjeux et opportunités pour l’action publique du vieillissement de la population française »). Le nombre de personnes dépendantes devrait atteindre un premier pic dès 2020 (1,2 million)-2025 et se maintenir à un niveau élevé jusqu’en 2050-2060.
« Nos choix collectifs devront concilier les aspirations et les besoins de non plus 3 mais 4 générations, en distinguant les seniors et les aînés (au-delà de 75 ans) », précise le rapport, qui propose plusieurs leviers. Par exemple la promotion de la « carrière professionnelle durable », en valorisant des dispositifs intervenant tout au long de la vie professionnelle (formation, amélioration des conditions de travail, « nouvelle gestion des âges dans l’entreprise ») afin d’avancer vers un « vieillissement réussi à la fois au travail et par le travail ». Ensuite, la réorientation des dépenses sociales des prestations en espèces vers des prestations en nature, pour financer la montée en nombre et en gamme des professionnels des services à la personne et améliorer la qualité de vie des aînés en difficultés. « L’opportunité de créer des emplois est réelle », insiste le rapport. On pourrait compter presqu’un million d’emplois associés au vieillissement en 2025, soit un doublement en 20 ans pour le nombre d’intervenants à domicile et une croissance de 25 % sur la même période pour les postes en établissements pour personnes âgées.
Habitudes de vie.
Le rapport offre une dizaine de propositions. L’une d’entre elles repose sur l’idée que « les individus doivent avoir acquis très tôt certains réflexes et habitudes de vie influant positivement sur leur avancée en âge ». C’est pourquoi les rapporteurs suggèrent de renforcer l’éducation pour la santé dès le plus jeune âge dans le cadre de la scolarité, en passant notamment par l’apprentissage d’une bonne hygiène de vie en matière d’alimentation et d’exercice physique. « Afin de prévenir le vieillissement individuel et faire en sorte que les individus vieillissent en meilleure santé, sans incapacité, il est nécessaire de permettre à chacun de mener un style de vie actif même après la retraite ».
En fin de liste des propositions, le rapport insiste aussi sur les CLIC (Centres locaux d’information et de coordination gérontologique) et les MAIA (Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer). Conçus par le plan national Alzheimer, ils doivent constituer des guichets uniques en matière de dépendance, non seulement dans le domaine sanitaire et social mais aussi en ce qui concerne l’adaptation du logement ou les technologies pour l’autonomie. Et pour être mieux connus, leur accès doit être facilité, notamment via Internet.
Rapport disponible sur www.strategie.gouv.fr.
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