Face à un patient atteint d'un cancer de la prostate localisé, la prostatectomie améliore la survie de près de 3 ans, comparés à une surveillance attentive, selon les données issues d'un suivi de 29 ans d'un groupe de patients suédois, publiées dans le " New England Journal of Médicine " par les chercheurs de l'université d'Uppsala.
Entre octobre 1989 et février 1999, le Dr Anna Bill-Alexon et ses collègues ont recruté 695 hommes atteints d'un cancer de la prostate localisé et les ont aléatoirement répartis en 2 groupes : un groupe destiné à subir une prostatectomie totale et un autre bénéficiant d'une surveillance active. Ces patients ont été suivis jusqu'au 31 décembre 2017. À cette date, 261 des 347 hommes opérés et 292 des 348 hommes sous surveillance sont décédés. Tous ces décès ne sont pas directement causés par le cancer de la prostate, c'était le cas de 71 des décès survenus dans le groupe prostatectomie et de 110 dans le groupe sous surveillance attentive.
Un risque de décès par cancer presque réduit de moitié
Le risque de décès liés au cancer proprement dit est donc réduit de 45 % chez les patients ayant subi une prostatectomie. Ces derniers bénéficient en outre d'une durée de vie augmentée de 2,9 ans comparés aux patients sous surveillance attentive. Les auteurs ont calculé qu'il fallait réaliser 8,4 prostatectomies pour éviter un décès.
Cela signifie-t-il qu'une prostatectomie doit être proposée en routine ? Les auteurs ne le pensent pas. Ils ont noté que cette procédure présentait moins d'intérêt pour certaines catégories de patients. Ainsi un envahissement extracapsulaire sur pièce opératoire dans le groupe prostatectomie est associé à un risque de décès multiplié par 5, tandis qu’un score de Gleason supérieur à 7 est associé à un risque de décès multiplié par 10, comparé à un score de Gleason inférieur ou égal à 6.
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