De nombreuses méthodes d’estimation de l’âge osseux sont utilisées, d’un point de vue médical, pour explorer les troubles de croissance.
Elles peuvent aussi être réclamées par les autorités pour estimer l’âge civil d’une personne, notamment dans le cas de mineurs migrants, mais cela est dénoncé d’un point de vue éthique. En effet la déontologie stipule que les examens complémentaires doivent être réalisés pour le bénéfice du patient et ne peuvent être utilisés à des fins d’exclusion.
Par ailleurs leur utilisation est sujette à caution. Les études ont montré qu’il existait une grande variabilité individuelle de l’âge osseux, soumis à l’influence de la génétique, du niveau socio-économique, de l’alimentation, l’activité sportive, des hormones, de pathologies chronique…
La méthode la plus utilisée est l’Atlas de Greulich et Pyle. L’existence d’une catégorie « 19 ans » chez les garçons laisse à penser qu’il est possible de différencier une personne mineure ou majeure. Or le calcul des intervalles de prédiction à 95 % de cet Atlas montre la grande variabilité de cette méthode, avec des intervalles d’environ 2 ans après l’âge de 10 ans. Ainsi, si un garçon a un âge osseux estimé à 17 ans par l’Atlas, il y a 95 % de chances que son âge soit compris entre 14,25 et 18,78 ans. La maturation de la main et du poignet se terminant autour de 18 ans, il n’est donc pas possible de déterminer de manière fiable la majorité par radiographie de ces éléments.
Les recommandations du « Study Group for Forensic Age Estimation » ont souligné la nécessité d’effectuer, avec l’accord de la personne, un examen clinique, dentaire et radiologique et de n’exprimer les résultats que sous la forme d’une fourchette d’estimation.
Dr Kathia Chaumoïtre (APHM, Hôpital Nord, CHU Marseille) lors de la session : Estimation de l’âge des vivants en 2017 : où en est-on ?
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