Alors que les Français comptent parmi les plus gros consommateurs de médicaments en Europe, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lance ce 7 juin une campagne de sensibilisation grand public sur leur bon usage.
Entièrement digitale,celle-ci se déclinera sur internet, youtube, les réseaux sociaux, etc. autour du slogan « les médicaments ne sont pas des produits ordinaires, ne les prenons pas à la légère ».
« À partir de situations du quotidien, cette campagne vise à nous interpeller sur l’usage de nos médicaments », a souligné Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSM, en présentant l’initiative à la presse. L’objectif est de « favoriser le bon usage et donc en miroir de prévenir autant que possible le mésusage ».
D'après une étude menée en 2021 pour l’ANSM par l'institut Viavoice, trois Français sur dix adaptent par eux-mêmes la dose ou la durée des médicaments qui leur ont été prescrits. Un sur cinq prend des doses plus fortes ou plusieurs médicaments en même temps pour soulager plus vite les symptômes. Près d’un sur deux donne un médicament à un proche s’il a des symptômes similaires, un sur dix le faisant même systématiquement ou souvent. Et 34 % considèrent comme plutôt pas risqué ou pas du tout risqué de prendre un médicament périmé.
Quatre bons réflexes
En réponse à ces constats, la campagne incite donc, sur un ton qui se veut décalé, à adopter quatre bons réflexes : respecter la prescription ou le conseil du professionnel de santé (dose, fréquence, durée, etc.) ; utiliser uniquement des médicaments prescrits ou conseillés par un professionnel de santé, et non par un de ses proches ; ne pas prendre plusieurs médicaments en même temps sans l'avis d’un professionnel de santé. Et enfin, faire attention aux modalités et à la durée de conservation des médicaments.
« C’est un enjeu de santé publique majeur à la fois individuel mais aussi collectif, a insisté Madame Ratignier-Carbonneil, car si le mésusage peut être délétère pour le patient (avec la survenue d’effets indésirables graves qui auraient pu être évités ou des pertes de chance dans la prise en charge), il y a aussi une dimension plus collective avec un coût humain et économique ».
Si la campagne qui débute cible essentiellement le grand public, le bon usage est l’affaire de tous insiste l’ANSM pointant notamment l’importance du trio patient-médecin-pharmacien.
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