Selon les études, on a tout dit sur le contact avec des chiens et des chats pendant l’enfance. Qu’il accroît le risque de sensibilisation ou d’allergie. Qu’au contraire, il est protecteur. Ou bien qu’il n’a aucune incidence.
Certes, les enfants qui ont des contacts avec des animaux à poil ont un moindre risque d’être sensibilisés aux aéro-allergènes. Cela dit, on manque d’éléments probants en ce qui concerne le rôle des contacts avec des allergènes spécifiques comme l’exposition aux animaux domestiques dans le développement d’allergies.
L’exposition aux allergènes a été considérée comme un prérequis à la fois pour le développement d’une sensibilisation et le développement d’une tolérance.
En Suède, la sensibilisation aux allergènes d’animaux domestiques a augmenté depuis 1990 avec l’urbanisation et la diminution de l’exposition aux animaux à fourrure.
IgE et prick tests
C’est dans ce contexte que des Finlandais ont mis en place une étude chez des enfants de 1 à 4 ans. Ils ont recueilli des données, d’une part, sur une exposition à des animaux domestiques dans la petite enfance, d’autre part sur un diagnostic d’allergie à un animal domestique. Ces données ont été confrontées à des données sur des IgE et des pricks tests signant une sensibilisation allergénique.
Par rapport aux enfants n’ayant pas eu de contacts avec des animaux domestiques, l’incidence relative des tests positifs était de 2,69 pour les enfants exposés au chien et de 5,03 pour les enfants exposés au chat. Les odds ratio correspondants étaient respectivement de 1,75 et 5,13. À noter que l’association entre exposition à un animal domestique et positivité des tests était indépendante de la présence d’une allergie chez les parents.
« Une exposition précoce à un chien ou un chat à la maison est associée à une incidence accrue d’allergie à l’animal pendant les quatre premières années de la vie », concluent les auteurs. Qui ajoutent toutefois que des études complémentaires avec un long suivi prolongé sont nécessaires pour justifier de toute recommandation concernant le contact précoce avec les animaux domestiques en vue de prévenir une allergie ultérieure à ces animaux.
Dr Emmanuel de Viel
Pyrhönen K et coll. Pediatr Allergy Immunol 2015 ; 26 : 247-55.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature